L’armée ougandaise a apporté son soutien au groupe rebelle M23 qui opère dans l’est de la République démocratique du Congo, selon un rapport des Nations Unies dont Reuters a pris connaissance lundi, alors que l’escalade des affrontements alimente les craintes d’un nouveau conflit généralisé.
L’Ouganda a nié toute implication, affirmant qu’il coopérait étroitement avec les forces gouvernementales congolaises. Les Nations unies accusent depuis longtemps le Rwanda de soutenir le M23, qui s’est emparé à plusieurs reprises de vastes régions de l’est du Congo, riche en minerais, ce que le Rwanda nie.
Le Congo est déchiré par des conflits depuis des décennies. L’Ouganda et le Rwanda l’ont envahi en 1996 et 1998 pour se défendre, selon eux, contre les milices locales. L’Ouganda mène toujours des opérations conjointes avec les troupes congolaises contre un groupe rebelle ougandais.
Les rebelles M23, dirigés par les Tutsis, mènent une nouvelle insurrection dans l’est du Congo, ravagé par les milices, depuis 2022.
Les troupes ougandaises faisaient partie d’une force régionale déployée en novembre 2022 pour surveiller un cessez-le-feu avec le M23. Les autorités congolaises ont demandé le retrait de cette force l’année dernière, la jugeant inefficace.
« Depuis la résurgence de la crise du M23, l’Ouganda n’a pas empêché la présence des troupes du M23 et des Forces de défense rwandaises (RDF) sur son territoire ou leur passage à travers celui-ci », a déclaré le groupe d’experts du Conseil de sécurité des Nations unies dans le rapport, qui a été envoyé au Comité des sanctions du Conseil de sécurité des Nations unies à la fin du mois d’avril, puis aux membres du Conseil de sécurité en juin.
Le groupe d’experts de l’ONU a également déclaré avoir obtenu des preuves confirmant le soutien actif apporté au M23 par des responsables de l’armée et des services de renseignement militaire, les dirigeants du M23, y compris Sultani Makenga, qui a été sanctionné, se rendant en Ouganda pour y tenir des réunions.
Contacté par Reuters, le porte-parole adjoint des forces armées ougandaises, Deo Akiiki, a déclaré que ces rapports accusaient à tort l’armée du pays d’Afrique de l’Est alors que ses relations avec les forces congolaises (FARDC) sont au beau fixe.
« Il serait insensé de notre part de déstabiliser la région pour laquelle nous sacrifions tout pour qu’elle soit stable », a déclaré M. Akiiki.
Le rapport de l’ONU indique que quelque 3 000 à 4 000 soldats rwandais combattent l’armée congolaise aux côtés du M23. Le contrôle et la direction de facto des opérations du M23 par l’armée rwandaise rendent le Rwanda responsable des actions du M23″, ont déclaré les experts.
En réponse, le Rwanda a déclaré que le Congo finançait et combattait aux côtés d’un groupe rebelle hutu, les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), qui a attaqué des Tutsis dans les deux pays.
« La RDC a tout pouvoir pour désamorcer la situation si elle le souhaite, mais en attendant, le Rwanda continuera à se défendre », a déclaré à Reuters Yolande Makolo, porte-parole du gouvernement rwandais.
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