L’Ouganda a déployé des forces spéciales à Juba, la capitale du Soudan du Sud

Le chef des forces armées ougandaises (UPDF), Muhoozi Kainerugaba, a annoncé mardi 11 mars avoir déployé des forces spéciales pour sécuriser Juba, la capitale du Soudan du Sud, et soutenir le président, Salva Kiir, alors que le pays connaît d’inquiétantes tensions.

« Il y a deux jours, nos unités des forces spéciales sont entrées à Juba pour la sécuriser », a déclaré sur le réseau social X peu après minuit Muhoozi Kainerugaba, qui est également le fils du président ougandais, Yoweri Kaguta Museveni. « Nous protégerons l’ensemble du territoire du Soudan du Sud comme si c’était le nôtre. C’est la volonté du commandant en chef », a ajouté le général réputé pour ses tweets incendiaires. « Nous avons déployé des troupes pour protéger le gouvernement » de Salva Kiir il y a deux jours, a également déclaré le porte-parole de l’armée ougandaise, Felix Kulayigye, interrogé par l’Agence France-Presse (AFP).

Un accord de paix fragile

L’Ouganda, qui avait envoyé des troupes au Soudan du Sud en 2013 pour soutenir le gouvernement du président Salva Kiir, avant de s’en retirer officiellement à la fin de 2015, a régulièrement été accusé d’ingérences dans le plus jeune pays du monde.

La guerre civile dans ce pays, causée par l’opposition entre le président Salva Kiir et le vice-président Riek Machar, avait fait près de 400 000 morts et 4 millions de déplacés en cinq ans. Elle s’est terminée en 2018. « Nous, l’UPDF, ne reconnaissons qu’un seul président du Soudan du Sud, (…) Salva Kiir », a poursuivi M. Kainerugaba. « Toute action contre lui est une déclaration de guerre contre l’Ouganda ! », a-t-il ajouté.

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Le fragile accord de paix et de partage du pouvoir, signé en 2018, a été menacé ces dernières semaines par de nouveaux affrontements dans l’Etat du Haut-Nil, dans le nord-est du pays. Vendredi, un hélicoptère de l’ONU tentant de secourir des soldats dans cet Etat a été ciblé par des tirs. Un membre d’équipage a été tué et deux blessés. Un général de l’armée sud-soudanaise a également été tué lors de cette opération, selon la Mission des Nations unies au Soudan du Sud (Minuss).

Les partisans du président Salva Kiir ont accusé les forces de M. Machar d’avoir fomenté des troubles avec l’« armée blanche », un groupe armé aux contours flous réunissant des jeunes d’ethnie Nuer, comme le vice-président.

Le Soudan du Sud est entré dans une « régression alarmante qui pourrait anéantir des années de progrès vers la paix », a estimé samedi Yasmin Sooka, présidente de la commission sur les droits humains des Nations unies au Soudan du Sud.

Le Monde avec AFP

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