lourdes sanctions contre Pêcheries LeBreton

Pêcheries LeBreton de Grande-Anse, une usine de transformation de homard qui embauche des travailleurs temporaires, figure sur la liste d’employeurs qui ont été jugés non conformes par Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada.

L’entreprise écope d’une amende salée de 365 750$ et d’une interdiction d’embauche de travailleurs étrangers temporaires pendant deux ans, soit jusqu’au 15 avril 2026.

Parmi les cinq raisons évoquées par le ministère fédéral, on note que l’employeur n’aurait pas fait suffisamment d’efforts pour veiller à ce que le milieu de travail soit exempt de mauvais traitement; d’agression sexuelle; de violence psychologique; d’exploitation financière, de représailles.

Toujours selon le ministère fédéral, le salaire et les conditions de travail ne correspondaient pas à ce qui était énoncé dans l’offre d’emploi ou l’emploi ne correspondait pas à ce qui était énoncé dans l’offre d’emploi.

L’employeur aurait aussi enfreint les lois fédérales et provinciales sur l’embauche et le recrutement. L’entreprise n’aurait pas, entre autres, rendu disponible d’information concernant les droits des travailleurs étrangers temporaires dans les deux langues officielles.

«Injustifié et déraisonnable»

Joint par téléphone mercredi matin, l’un des propriétaires de Pêcheries LeBreton, Kevin LeBreton, qualifie la situation «d’injustifiée et déraisonnable.»

Il affirme que l’entreprise n’a pas l’intention d’en rester là. «On travaille sur les prochaines étapes, à voir quels recours on a pour ces choses-là», mentionne-t-il.

Ce n’est pas la première fois que l’usine se retrouve dans le viseur d’Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada. L’été dernier, l’employeur a dû payer une amende de 30 000$ au ministère fédéral afin de pouvoir continuer à embaucher des travailleurs saisonniers temporaires.

Cette fois-là aussi, on reprochait à Pêcheries LeBreton d’avoir fait insuffisamment d’efforts pour veiller à ce que le milieu de travail soit exempt de mauvais traitement, d’agression sexuelle, de violence psychologique, d’exploitation financière ou de représailles.

Selon M. LeBreton, cette affaire qui date de 2022 a été réglée.

«C’était déraisonnable la première fois. On avait été mal informé. On a payé. Mais on n’aurait pas dû. On aurait dû prendre des recours. Cette fois-ci, c’est complètement injustifiable et déraisonnable. Mais on va prendre les moyens nécessaires pour nous défendre», dit-il. L’usine pourra s’adresser à la Cour fédérale si elle compte faire invalider cette sanction.

Des allégations questionnables, selon le député fédéral

Le député fédéral d’Acadie-Bathurst, Serge Cormier, trouve regrettable ce qui arrive présentement à Pêcheries LeBreton. «Je comprends qu’il y a des allégations quand même sérieuses mais avec le nombre de travailleurs étrangers temporaires dans nos usines, on a affaire avec un système de lois et de règlements qui est parfois méconnu des employeurs», déclare-t-il.

Le député a accompagné l’entreprise pendant plusieurs mois dans ce dossier. «Je trouve que certaines de ces allégations sont questionnables, et ont été très bien documentées par Pêcheries LeBreton qui a fourni des centaines de pages d’explications aux fonctionnaires.»

Il croit qu’il y aurait pu y avoir un dénouement «un peu plus raisonnable» concernant certaines allégations.

«On parle par exemple de ne pas avoir fourni des documents dans les deux langues officielles. De l’information que j’ai vue d’eux, la compagnie a très bien justifié ce point-là.»

Il n’a pas voulu se prononcer sur les allégations plus sérieuses. Ce sera, selon lui, aux dirigeants de Pêcheries LeBreton de se défendre, par la voie judiciaire ou autres.

«Le programme de travailleurs étrangers est un processus extrêmement lourd pour les employeurs. Ce sont des lois et règlements difficiles à comprendre. C’est malheureux ce qui arrive à cette usine. C’est quand même un gros employeur dans la région», affirme-t-il.

«De ce que j’ai vu, ils ont été extrêmement transparents avec les fonctionnaires du ministère qui, parfois, ont pris des mois et des semaines à leur répondre sur des questions légitimes. Je trouve qu’on pourrait faire mieux pour accompagner les employeurs.»

Le député croit que de plus en plus de travailleurs étrangers temporaires seront nécessaires dans la région. Il souhaite que ce genre de situation n’arrive pas à d’autres entreprises.

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