Luis de la Fuente, l’entraîneur méconnu qui a modernisé le jeu de la Roja

L’amour qu’il porte pour la tauromachie est peut-être aujourd’hui le seul angle d’attaque sur lequel Luis de la Fuente peut se sentir vulnérable en Espagne, dans un pays profondément divisé sur la question. Mais quand il s’agit de football, le sélectionneur de la Roja est désormais intouchable, puisque personne n’osera contester le parcours de l’équipe espagnole, qui affronte les Bleus de Didier Deschamps en demi-finale de l’Euro, mardi 9 juillet, à Munich (Allemagne), à 21 heures.

Avant même le début de la compétition, le 5 juin, la Fédération espagnole de football (RFEF) lui témoignait sa confiance absolue en prolongeant son contrat jusqu’à la Coupe du monde 2026. Depuis, l’Espagne s’est affirmée comme l’équipe la plus cohérente du tournoi et le favori le plus crédible pour soulever le trophée Henri-Delaunay, en éliminant notamment le pays hôte, l’Allemagne, en quarts de finale (2-1 après prolongation).

Pour le technicien de 63 ans qui n’a jamais dirigé de club de première division, ce parcours à l’Euro est une reconnaissance tardive mais considérable tant il a su, depuis sa nomination en janvier 2023, prendre le taureau par les cornes pour revitaliser une Roja sclérosée dans de vieux schémas. Une revanche, également, pour celui qui avait été très rapidement désapprouvé à son arrivée sur le banc espagnol.

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En pleine tempête – accusations de corruption, affaire du baiser forcé de son président Luis Rubiales à l’encontre de Jenni Hermoso – et au terme d’une Coupe du monde 2022 ratée, la RFEF s’était tournée vers Luis de la Fuente, entraîneur de toutes les sélections de jeunes depuis 2013. Le natif de Haro, commune au sud du Pays basque, n’était cependant perçu que « comme une solution temporaire jusqu’à ce que la situation institutionnelle soit réglée, pose Abraham Romero, journaliste pour El Mundo. Personne ne faisait confiance à De la Fuente sur le long terme, notamment dans la perspective de cet Euro. »

« Gestion du groupe incroyable »

La dernière promotion en Espagne du sélectionneur des Espoirs vers les A – celle d’Iñaki Sáez en 2002 – avait débouché sur un fiasco, mais Luis de la Fuente a su éviter pareil destin en remportant, cinq mois après son intronisation, la Ligue des nations en finale face à la Croatie (0-0, 5-4 aux tirs au but). Le premier trophée de la Roja depuis l’Euro 2012 et un de plus pour le sélectionneur, vainqueur de l’Euro U19 en 2015, de l’Euro Espoirs en 2019 et d’une médaille d’argent aux Jeux olympiques de Tokyo en 2021.

Lors de chacun de ces parcours, à l’instar de cet Euro allemand, « Luis le tranquille » – en opposition à son prédécesseur, le tempétueux Luis Enrique – s’était distingué grâce à une conduite très fine de son collectif, que ne renierait pas Didier Deschamps, son adversaire mardi 9 juillet. « On a vu dans tous les tournois qu’il a joués que sa gestion du groupe est incroyable », soulignait Mikel Merino dans les colonnes de La Rázon en mars 2023.

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