Mahamadou Saleh, prochaine source de démarcation entre K. Haftar et le Niger après son élargissement sur demande de Paris ?

Niamey (© 2025 Afriquinfos)- Alors que vu leur récent rapprochement, l’on pensait que l’extradition de Mahmoud Saleh vers Niamey, arrêté par les forces du Maréchal Haftar, allait se passer comme une lettre à la poste, c’était sans compter sans l’intervention de Paris. Une rencontre à l’Élysée entre l’homme fort de l’Est libyen et le Président français, Emmanuel Macron a abouti à la libération du Chef d’un mouvement rebelle qui s’oppose au régime militaire nigérien et exige la libération du Président déchu Mohamed Bazoum.

Quelques jours après sa capture à Qatrun, dans le sud de la Libye, Mahmoud Saleh, Chef du Front de libération nationale nigérien (FLN) a été libéré par l’Armée nationale libyenne (LNA) autoproclamée dans l’est du pays, dirigée par le maréchal Khalifa Haftar. Le sort de l’opposant et chef rebelle nigérien a été décidé à Paris. Le président français Emmanuel Macron, aurait exhorté le général Khalifa Haftar, lors d’une réunion à l’Elysée le 26 février, à ne pas livrer le leader de l’opposition nigérienne Mahmoud Saleh à la junte militaire de Niamey. Rhissa Ag Boula, un chef influent de la rébellion touarègue en exil à Paris, considéré comme une figure clé dans la région du Sahel, aurait pesé de tout son poids dans la libération du leader du FLN.

Les relations entre Niamey et Benghazi étaient pourtant cordiales et s’étaient matérialisées, par des visites des personnalités de part et d’autre des deux frontières. Ce rapprochement était encouragé par le grand ami Russe. En août 2024, le ministre de l’Intérieur nigérien, Mohamed Boubacar Toumba, avait rencontré son homologue libyen, Issam Abou Zriba à Benghazi. Ils ont notamment réactivé des accords sécuritaires bilatéraux qui préexistaient, selon Benghazi. Les deux dirigeants ont discuté des moyens et des mesures pratiques qu’ils pourraient mettre en place pour accentuer le contrôle des frontières et faire tourner des patrouilles mixtes dans cette zone. Les deux parties sont tombées d’accord également sur l’échange d’informations et de renseignements sécuritaires. 

Aussi cette libération, d’un opposant nigérien activement recherché par les autorités de Niamey, ne risque-t-elle pas de ternir les relations avec l’Armée nationale libyenne (LNA) ?

En accédant à la requête de l’Elysée, le Maréchal Khalifa Haftar a pris une décision semble dictée par des calculs géopolitiques plus larges, tout en étant conscient que cela affecterait ses relations avec Niamey. Le courroux des militaires aux affaires au Niger n’a visiblement pas pesé lourd dans la balance. Si Mahmoud Salleh avait été extradé vers le Niger, c’aurait été une belle prise pour le régime dirigé par le Général Abdourahamane Tiani.

M. Salleh a en effet créé le FPL en août 2023, un mois après le renversement du président Mohamed Bazoum, par un coup d’Etat le 26 juillet de la même année. Il avait déclaré avoir pris les armes contre les militaires au pouvoir pour demander « la libération » de M. Bazoum et « le rétablissement de la légalité constitutionnelle », un mois après le putsch. En novembre 2024, il avait fait partie d’une vague de sept personnalités proches de l’ancien régime à être déchues « provisoirement » de leur nationalité nigérienne.

Le FPL a mené plusieurs attaques contre l’armée nigérienne dans le nord et revendiqué en juin le « sabotage » dans le centre-est du pays d’une partie d’un oléoduc qui achemine le pétrole de l’Agadem (nord-est du Niger) vers le Bénin voisin.

S.B.

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