Maite Richert, la gourou du fitness qui veut remettre les Luxembourgeoises en forme

Maite Richert est une «superwoman». En plus d’être entraîneuse personnelle, elle est aussi coach mental, athlète et, plus récemment, star de la télévision. «Tout dans ma vie tourne autour du sport et de la santé mentale et physique», déclare cette Luxembourgeoise de 35 ans.

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Vivant actuellement à Marbella, dans le sud de l’Espagne, avec son mari, cette «gourou du fitness» organise des séances d’entraînement en ligne, ce qui lui permet de toucher des personnes dans le monde entier. Mais elle a un objectif en particulier: «Quand on vieillit, on a besoin d’un corps fort pour rester en bonne santé. Ma grande mission est d’aider toutes les femmes luxembourgeoises à se remettre en forme pour qu’elles puissent vivre longtemps et en bonne santé.»

C’est justement au Grand-Duché que nos confrères de Contacto l’ont rencontrée, lors d’un court retour sur ses terres. Une interview réalisée dans … une salle de CrossFit du côté de Dippach. Évidemment.

Une endurance sans limite

Maite est sur son trente-et-un: sweat-shirt et short noirs, baskets blanches, ses longs cheveux bruns bouclés, sa marque de fabrique. La salle de sport est son terrain de jeu. C’est là qu’elle se sent bien. Pour Maite, il n’y a pas de limites, tout est possible: sauter à plusieurs reprises au-dessus d’une boîte, s’accroupir avec un ballon dans les mains et le lancer en l’air pour atteindre une cible, pousser un traîneau rempli de poids, faire des levées d’haltères ou se dépasser sur les machines de cardio.

En tant qu’athlète, elle parvient à combiner sa passion avec son travail. Les médias sociaux sont, eux, sa principale caisse de résonance. Elle possède ainsi plus de 100.000 followers rien que sur Instagram. Sur TikTok, elle accumule plus de 500.000 likes. Sans oublier son application, appelée « Grow n’ Glow », où elle propose différents programmes de remise en forme.

Cependant, Maite ne se considère pas comme une simple «influenceuse». «Je dirais que je suis plutôt une créatrice de contenu, car la plupart de mes vidéos ont pour but d’éduquer les gens à un mode de vie sain. Bien sûr, je suis aussi une influenceuse, car je travaille avec certaines marques et j’incite les gens à se mettre en forme», explique-t-elle.

La Luxembourgeoise cherche avant tout à inspirer ses followers et à leur apprendre des choses utiles au travers de ses contenus. «Je ne veux pas seulement que les vidéos soient esthétiques, je veux que les gens les apprécient parce qu’ils ont appris quelque chose grâce à moi», lance-t-elle.

Un entraîneur personnel comme cadeau de Noël

Maite assure que tout le monde peut bénéficier du contenu qu’elle crée, mais elle essaie de se concentrer principalement sur les femmes, car «beaucoup d’entre elles ne se sentent pas sûres d’elles et évitent d’aller à la salle de sport par peur». Pour elles, elle a un message à faire passer: «Vous devez avoir confiance en vous et comprendre que l’entraînement physique est fait pour tout le monde.»

L’athlète donne l’exemple de son propre parcours. Quelques années après avoir rencontré son mari, elle a pris du poids, en grande partie à cause des repas au restaurant. «Je ne me sentais plus bien dans mon corps. J’avais des problèmes de santé et je voulais me sentir mieux. J’ai décidé d’aller à la salle de sport, mais je ne savais pas quoi faire. J’ai donc demandé à mon mari de me trouver un entraîneur personnel et il m’a offert les séances d’entraînement comme cadeau de Noël», raconte-t-elle.

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Tout a commencé en 2013. Maite fait alors son entrée dans le monde du bodybuilding, cherchant à se construire un corps musclé bien défini et symétrique. À un moment donné, son entraîneur lui a demandé si elle voulait participer à des compétitions… «C’est ainsi qu’a commencé mon aventure dans le domaine du fitness», se souvient-elle.

Actuellement, l’athlète se trouve dans une phase «plus hybride», incluant la course à pied et d’autres disciplines dans son plan d’entraînement. «Le bodybuilding peut devenir très toxique, car l’accent est mis uniquement sur l’apparence physique. Cela ne correspond plus à mes valeurs», affirme-t-elle. «Je pense que nous devrions penser davantage à notre santé à long terme et ne pas nous contenter de boire des boissons protéinées ou de prendre des suppléments.»

Nous pouvons avoir un beau corps, mais sommes-nous vraiment heureux? Sommes-nous vraiment en forme? Pouvons-nous porter nos enfants? Pouvons-nous jouer avec eux dans le parc? C’est ce qui compte.

Maite Richert

Athlète et entraîneuse personnelle

Une bonne alimentation est également un élément fondamental de la vie de Maite, mais aussi en vue de faire progresser ses clients. «Nous devons faire attention aux ingrédients que nous mangeons. Il faut nourrir notre corps correctement et ne pas nous entraîner uniquement pour obtenir une certaine esthétique. Il est très important pour moi de faire passer ce message, car s’entraîner uniquement pour l’apparence n’apporte pas de réels bénéfices», prévient-elle.

Grâce à sa profession, la Luxembourgeoise reconnaît qu’elle a plus de temps à consacrer au sport, mais elle sait que tout le monde n’a pas la possibilité d’en faire autant. C’est pourquoi elle essaie de montrer aux gens comment ils peuvent intégrer le fitness dans leur routine quotidienne, même s’ils ont un travail exigeant ou une famille. «Nous avons tous 24 heures dans la journée, mais chacun a une réalité différente», admet-elle.

Les kettlebells font partie de l’entraînement de l’athlète. © PHOTO: Chris Karaba

Dans son cas, elle s’entraîne une ou deux fois par jour – lorsque, par exemple, elle se prépare à une compétition Hyrox, qui mélange de la course avec des exercices fonctionnels -, elle conseille ses clients et, le soir, elle se concentre sur l’alimentation et le repos. «C’est une question de forme. Je prends soin de mon corps et de mon esprit parce que je me respecte et que je veux toujours ce qu’il y a de mieux pour moi», dit-elle. «Si nous voulons nous améliorer, nous devons consacrer plus de temps à nous-mêmes».

Un programme adapté au mode de vie de chacun

L’entraîneuse précise toutefois qu’il est important de comprendre que les personnes ayant une routine normale n’ont pas besoin de s’entraîner trois ou quatre heures par jour. «Une demi-heure à une heure d’entraînement suffit. Mais lorsque vous avez de grands objectifs et que vous voulez participer à des compétitions, vous devez parfois faire des sacrifices», souligne-t-elle.

Le plan d’entraînement de Maite varie. Par exemple, le matin, elle va courir et l’après-midi, elle fait de la musculation ou de la natation. Le soir, elle fait très attention à la récupération de son corps, «parce que sans repos adéquat, on ne peut pas obtenir de bons résultats», dit-elle.

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En matière d’alimentation, le principal conseil de cette coach personnelle est d’éviter les aliments transformés et de choisir des produits naturels et sains. L’alimentation de chacun peut également varier en fonction de ses objectifs: «Si vous courez beaucoup, vous avez besoin de plus d’hydrates de carbone, car ils sont le carburant du corps. Mais si vous ne faites que du yoga ou un entraînement plus léger, vous n’avez pas besoin d’autant d’énergie. Chaque cas est différent.»

Les gens me font confiance parce qu’ils voient les résultats que je fournis, ils voient comment je m’occupe de moi.

Maite Richert

Athlète et entraîneur personnel

Maite travaille avec toutes sortes de personnes, mais la plupart de ses clients sont des femmes en surpoids qui veulent retrouver la forme ou simplement intégrer le fitness dans leur routine quotidienne ou hebdomadaire. «J’entraîne également des femmes qui veulent participer à des compétitions Hyrox et, d’un autre côté, j’ai des filles très minces qui veulent gagner de la masse musculaire et devenir plus fortes», explique-t-elle.

Maite a 35 ans et vient du Luxembourg. © PHOTO: Chris Karaba

Pour chaque objectif, elle présente un programme de coaching spécifique. Si certaines personnes ont simplement besoin d’un plan d’entraînement personnalisé, d’autres souhaitent une transformation complète de leur mode de vie et de leur état d’esprit. «Dans ce cas, le suivi est beaucoup plus détaillé et complet», note la Luxembourgeoise.

Maite s’estime chanceuse de pouvoir vivre de sa passion. Elle se décrit comme une «personne authentique et ouverte», ce qui lui permet d’atteindre de nombreuses femmes par le biais des médias sociaux et de vendre ses produits. «Les gens me font confiance parce qu’ils peuvent voir les résultats que je fournis, ils peuvent voir comment je m’occupe de moi.»

De plus, elle n’a jamais eu peur des caméras ni de s’adresser au public. «Je me contente d’enregistrer mes vidéos et les gens entrent en contact avec moi», explique-t-elle, en garantissant qu’elle n’essaie jamais de forcer qui que ce soit à suivre son programme. «Je ne fais pas partie de ces personnes qui forcent les autres à acheter leurs produits. Je suis très honnête pour que les gens se sentent bien lorsqu’ils viennent me voir.»

Cependant, tout le monde n’est pas prêt à suivre un programme d’entraînement strict à la lettre. Pour changer de vie, il faut être prêt, prévient le coach: «Certains le veulent, mais s’ils ne sont pas prêts, je leur dis. Nous ne commencerons pas le coaching tant que vous n’aurez pas amélioré certains aspects de votre vie.»

De la République dominicaine à la télévision allemande

Outre le coaching et les médias sociaux, Maite est également passée à la télévision. Elle a été la seule Luxembourgeoise à participer à la première édition d’Exatlon Germany, une émission de téléréalité sportive dans laquelle deux équipes s’affrontent sur des parcours difficiles, qui a été diffusée au début de l’année.

L’année dernière, l’athlète avait été invitée à un casting à Munich, avant d’être sélectionnée. «C’était complètement nouveau pour moi, mais je suis très ouverte d’esprit et je crois que lorsque quelque chose se présente dans votre vie, il y a toujours une raison. À l’époque, j’avais besoin d’un défi, alors j’ai immédiatement dit oui», se souvient-elle.

L’émission a été enregistrée en République dominicaine en septembre et Maite a passé trois mois dans les Caraïbes. «C’était la première saison en Allemagne, mais elle est déjà très populaire au Mexique, en Hongrie et en Turquie. Le format est similaire à celui de ‘’Survivor’’, mais avec quelques différences», compare-t-elle.

Les participants vivaient ensemble 24 heures sur 24. Les gagnants restaient dans le «bon camp» et les perdants dans le «mauvais camp», explique Maite. «Dans le mauvais camp, la nourriture était limitée, nous dormions sur des matelas très fins, il y avait d’énormes araignées, seulement deux salles de bain pour 10 personnes et des douches froides à l’extérieur. Dans le bon camp, il y avait de vrais lits, une bonne douche avec de l’eau chaude, une grande cuisine, une salle de sport et une piscine.»

Participer à l’Exatlon Allemagne] a été un grand défi et une expérience incroyable, car nous avons appris à vivre avec le minimum.

Maite Richert

Athlète et entraîneuse personnelle

Maite et ses coéquipiers se sont battus pour se retrouver du bon côté, mais ils n’ont pas toujours réussi à y arriver: «Malheureusement, mon équipe n’était pas très forte et nous avons presque toujours fini dans le mauvais terrain», déplore-t-elle. «Mais c’était un grand défi et une expérience incroyable, car nous avons appris à vivre avec le minimum.»

Les participants ne portaient qu’un sac à dos avec quelques vêtements de rechange et n’avaient pas accès aux téléphones portables. «Nous n’avions aucun contact avec le monde extérieur. En trois mois, je n’ai réussi à appeler mon mari que deux fois. C’était difficile, mais chaque défi vous rend plus fort», se souvient-elle.

Pour Maite, cette expérience de la télévision a été des plus naturelles. «Pour être honnête, on oublie vite les caméras», dit-elle en souriant. Le plus grand défi, avoue-t-elle, a été de vivre avec dix étrangers. «Nous avons dû apprendre à nous connaître et à veiller les uns sur les autres parce que nous formions une équipe. C’était difficile parce que chaque personne est différente.»

Une nouvelle vie en Espagne et un possible retour au Luxembourg

Maite Richert est née et a grandi au Luxembourg dans une famille modeste. «Mes parents n’étaient pas riches, alors tout ce que j’ai aujourd’hui, je l’ai construit à partir de rien. La personne que je suis est le résultat de mes efforts et des défis que j’ai relevés», dit-elle.

Elle s’est ensuite installée en Suisse avec son mari, où ils ont vécu pendant six ans. Ce n’est qu’à son retour au Luxembourg qu’elle a commencé à développer son activité de coaching. «À l’époque, mon patron me disait que je n’arriverais jamais à rien avec le sport. Aujourd’hui, en regardant ce que j’ai accompli, je lui ai donné tort», sourit-elle.

Maite s’est battue contre toute attente. Son ancien patron lui avait dit qu’elle n’arriverait à rien dans le sport, mais «il avait complètement tort.» © PHOTO: Chris Karaba

Maite se souvient que son patron essayait constamment de la rabaisser, mais lorsqu’elle a commencé à s’entraîner dans la salle de sport, ces mots ont cessé de l’affecter. «J’ai commencé à prendre confiance en moi et à me considérer comme une personne capable. Cela m’a aidée à relever les défis et à surmonter la négativité des gens qui essaient de vous tirer vers le bas», dit-elle.

Ensuite est venue l’idée de quitter le Luxembourg. «Je pense que c’était le plus grand défi de ma vie», se souvient-elle. Elle a décidé d’émigrer à Marbella, dans le sud de l’Espagne.

Le Luxembourg n’est pas un pays conçu pour les créateurs ou les personnes qui sortent des sentiers battus. Marbella était l’endroit idéal pour moi.

Maite Richert

Athlète et entraîneuse personnelle

L’athlète et son mari se sont installés en terre espagnole en décembre 2022. L’une des principales raisons de leur choix était le climat. Mais pas seulement. Maite estimait qu’au Luxembourg, il n’y avait pas de soutien pour ceux qui avaient des visions et de grands rêves. «Nous étions très limités. Ce n’est pas un pays conçu pour les créateurs ou les personnes qui sortent des sentiers battus. Marbella était l’endroit idéal pour moi, car il y a une communauté de créateurs, beaucoup d’opportunités et une excellente qualité de vie», explique-t-elle.

Cette expérience en Espagne a été «fantastique», affirme la Luxembourgeoise. «L’atmosphère, les salles de sport, les courses, la plage, le climat est incroyable, il y a des restaurants sains… Il y a tellement de possibilités pour rester en forme. Tout cela facilite un mode de vie actif et sain. Et comme nous sommes en Europe, il n’y a pas de choc culturel.»

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Pour toutes ces raisons, Maite n’imagine pas retourner au Luxembourg de sitôt. La semaine qu’elle a récemment passée dans le pays a suffi à lui donner cette réponse. «Cela m’a prouvé encore plus que j’avais pris la bonne décision en déménageant à Marbella. Peut-être qu’à l’avenir, nous irons vivre ailleurs, peut-être même plus loin. Mais revenir ici, je ne le pense pas», avoue-t-elle.

De nouveaux projets sont prévus pour cette année, mais Maite ne peut pas tout dévoiler. «Il y a des choses que je dois garder secrètes», explique-t-elle. Pour l’instant, elle se concentre sur la course Hyrox qu’elle disputera avec son mari le mois prochain à Malaga.

Ce sera la première fois qu’ils participeront ensemble à une compétition. «Nous avons l’habitude de voyager pour assister aux compétitions. Nous sommes allés en Suisse, à Barcelone, en Pologne, à Cologne… C’est une excellente combinaison: vous pouvez voyager et pratiquer votre sport favori en même temps», explique-t-il.

Concernant ses activités professionnelles, l’objectif est de continuer à se développer afin de pouvoir «offrir plus de services aux clients». Quant à une éventuelle participation à un nouveau programme télévisé, «on verra»,lance-t-elle.

En attendant, elle passe son temps dans la salle de sport à faire ce qu’elle aime le plus: «Chaque fois que je m’entraîne, je sens que ma confiance en moi augmente. Quand j’étais plus jeune, je n’avais pas beaucoup de confiance en moi. Mais quand j’ai commencé à m’entraîner, tout a changé.»

La Luxembourgeoise est convaincue que lorsqu’on se fixe des objectifs, même s’ils semblent inaccessibles, on les atteint. «Il y a cinq ans, je n’aurais jamais imaginé vivre à Marbella et gagner ma vie grâce à mon coaching et aux médias sociaux. Si on me l’avait dit, j’aurais crié au fou! Alors, croyez en vous! Ecrivez vos objectifs et concentrez-vous dessus. Vous verrez que vous parviendrez à réaliser tout ce que vous voulez», conseille-t-elle.

Avec l’âge, nous perdons de la masse musculaire, et l’exercice est essentiel pour prévenir les blessures et assurer une récupération plus rapide.

Maite Richert

Athlète et entraîneur personnel

Même si elle sait qu’elle n’aura plus la même énergie en vieillissant, l’athlète est sûre que le sport fera toujours partie de sa vie. Et si un jour elle ne peut plus continuer à s’entraîner à haute intensité, elle essaiera d’autres activités, comme le yoga, la randonnée ou la danse.

«Le sport est essentiel au maintien de la santé physique et mentale. Avec l’âge, nous perdons de la masse musculaire, et l’exercice est crucial pour prévenir les blessures et assurer une récupération plus rapide. C’est pourquoi le sport fera toujours partie de ma vie», glisse-t-elle.

Et pour ce qui est de l’avenir à plus court terme, il y a toujours de nouveaux objectifs. Ainsi, la prochaine grande étape pour elle sera de partir «encore plus loin», peut-être en Asie. «Ce serait un grand défi, car il y aurait un choc culturel complet. Mais ce serait aussi une expérience incroyable. Je veux voir le monde, explorer différentes cultures et, qui sait peut-être même essayer les sports de combat!» Elle ne se fixe aucune limite, vous l’aurez compris!

Cet article est paru initialement sur le site de Contacto.
Adaptation: Julien Carette


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