Même si le gouvernement Holt signale qu’il devra faire des choix difficiles et qu’il cherche des façons de réduire ses dépenses, des intervenants du secteur de l’éducation et de la santé demeurent optimistes par rapport au budget qui sera dévoilé mardi.
Le gouvernement Holt a plusieurs promesses électorales à financer, doit composer avec l’impact financier des tarifs de Donald Trump et prévoit déjà terminer l’année financière avec un déficit de près de 400 millions $. Il cherche aussi des moyens de réduire ses dépenses, et la première ministre Susan Holt a signalé qu’il pourrait y avoir des coupures à différents endroits au sein de la machine gouvernementale.
Malgré ces pressions financières, Michel Côté, président du Conseil d’éducation du District scolaire francophone-Sud, ne cache pas ses attentes par rapport au budget.
«Ça fait six ans qu’on tempère nos attentes, alors on a de l’espoir avec le nouveau gouvernement.»
Il explique que le district fait face à une croissance fulgurante de l’ordre de 2000 élèves en cinq ans. Il y a aussi eu une forte augmentation d’élèves immigrants, qui nécessitent parfois de l’accompagnement pédagogique, social ou psychologique.
«On a des élèves qui nous arrivent de zones de guerre, il y a des cas différents qui nous arrivent, ça demande des ressources additionnelles pour gérer ça.»
Le district a grandement besoin d’argent pour financer son recours à des aides à l’éducation. En cinq mois, il a fallu embaucher 50 aides en éducation.
«Juste ça c’est un peu plus d’un million, donc ça va vite.»
Ce sont des postes qui n’étaient pas prévus au budget du district, qui prévoit maintenant un déficit de 2,7 millions $.
Comme le district n’a pas le droit de faire un déficit, il s’attend à un coup de pouce du gouvernement.
Autrement, le DSFS doit piger dans d’autres postes budgétaires pour combler le manque à gagner, ce qu’il ne devrait pas avoir à faire, selon Michel Côté.
«Lorsqu’on parle d’éducation, on ne parle pas de dépenses, on parle d’un investissement. On voit ça de cette façon-là», dit-il en ajoutant que la ministre de l’Éducation, Claire Johnson, semblait adhérer à ce concept lors des consultations prébudgétaires.
La présidente de la Société médicale du N.-B., Dre Lise Babin, espère voir du financement pour la «stabilisation des soins primaires» dans le budget de mardi, y compris des incitatifs au recrutement de médecins. Malgré le fait que le budget du ministère de la Santé ne cesse de grimper chaque année, c’est «encore un gros enjeu», selon elle.
«Quand on parle de la santé, il y a des incontournables, il faut investir dans la santé, ils n’ont pas le choix», dit-elle de ce domaine qui a été présenté comme une priorité pour le Parti libéral de Susan Holt pendant la campagne électorale.
La première ministre a déjà parlé de réaliser des économies en santé. Selon elle, des investissements en soins primaires permettraient, au bout du compte, d’économiser de l’argent du côté des soins de santé aigus, en évitant aux gens de développer des problèmes de santé plus sérieux. Elle a notamment promis de créer au moins 30 cliniques de soins collaboratifs au cours de son mandat.
Mais selon Lise Babin, il faudra tout de même investir afin d’atteindre un point où le système de santé peut donner lieu à des économies.
«Ces équipes collaboratives où tout le monde joue un rôle à offrir les soins, ça va offrir certaines économies, mais il n’y aura pas de succès à ces cliniques-là si il n’y a pas aussi des investissements au niveau de la rémunération des médecins de famille», croit la présidente de l’organisme qui représente ces médecins.
La rémunération des médecins au N.-B. n’est «pas compétitive» avec d’autres provinces canadiennes, selon elle.
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