Mali : Assimi Goïta et une délégation nigérienne abordent l’intégration économique | APAnews

Le président de la Transition du Mali, le général d’armée Assimi Goïta, a accueilli, vendredi à Bamako, une délégation du Niger, dirigée par Moumouni Boubacar Saidou, ministre délégué auprès du Premier ministre chargé des Finances. La rencontre s’inscrit dans la continuité des discussions entre les membres de la Confédération des États du Sahel (CES) pour harmoniser leurs politiques économiques.

Mandaté par le président nigérien, le général Abdourahamane Tiani, à la tête du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie, le ministre a présenté au président malien un bilan des négociations menées pendant 48 heures à Bamako avec les responsables maliens. L’objectif de ces échanges est de rapprocher les systèmes économiques des trois pays, d’améliorer les échanges commerciaux et de poser les bases d’une économie confédérale.

L’Alliance des États du Sahel (AES), fondée par le Mali, le Niger et le Burkina Faso en septembre 2023 à travers la charte du Liptako-Gourma, a annoncé son retrait de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) en janvier 2024, décision confirmée le 28 janvier 2025, mettant ainsi fin à leur adhésion à cette organisation sous-régionale.

Les membres de l’AES visent la création d’un cadre économique autonome reposant sur une coopération renforcée. Lors des discussions, plusieurs aspects techniques ont été abordés, notamment la convergence fiscale, la suppression des barrières douanières internes, l’harmonisation des cadres juridiques pour les investissements et la mutualisation des politiques budgétaires.

En janvier 2025, les Chambres de commerce, d’industrie et d’agriculture des trois pays ont signé un accord à Ouagadougou pour stimuler les échanges commerciaux intra-confédéraux. Cette initiative répond à une tendance préoccupante : selon le FMI, les échanges commerciaux entre le Mali, le Niger et le Burkina Faso ne représentaient que 4,6 % de leur commerce extérieur total en 2022.

Dans le secteur énergétique, les trois pays collaborent sur des projets d’interconnexion. Le Niger participe au projet de ligne haute tension “Dorsale Nord”, soutenu par la Banque mondiale, destiné à améliorer l’accès à l’électricité au Burkina Faso et au Niger. Longue de 913 kilomètres, cette ligne interconnectera plusieurs réseaux électriques et devrait réduire les coûts de production de 40 % selon les estimations du West African Power Pool (WAPP). En octobre 2024, plus de 30 000 personnes dans les zones rurales du Burkina Faso bénéficiaient déjà de ce projet.

Le Niger développe également le barrage hydroélectrique de Kandadji sur le fleuve Niger, dont la mise en service est attendue pour 2025. Avec une capacité de 130 MW, ce projet devrait augmenter de plus de 50 % la capacité de production d’électricité du pays. La retenue de 282 km² alimentera aussi un programme d’irrigation couvrant 45 000 hectares de terres agricoles.

Sur le plan des télécommunications, les pays de l’AES ont introduit en février 2025 un système de « free roaming » entre leurs territoires. Cette suppression des frais d’itinérance permet aux abonnés de bénéficier de leurs services mobiles sans frais supplémentaires lorsqu’ils se déplacent dans un autre pays de la Confédération. Plus de 12 millions d’utilisateurs sont concernés, selon les régulateurs nationaux.

Enfin, des discussions sont en cours concernant la création d’une monnaie commune, temporairement appelée « Sahel ». Bien qu’aucun calendrier officiel n’ait été fixé, les ministères des Finances des trois pays ont entamé des travaux exploratoires.

À l’issue de cette rencontre, le président Assimi Goïta a salué les progrès des discussions et a réaffirmé son soutien à l’intégration économique progressive de la Confédération. Il a encouragé les délégations à continuer leurs efforts pour un développement basé sur les ressources internes et une coopération solidaire.

MD/te/APA

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