Mali : Barrick Gold et le gouvernement progressent vers une solution | APAnews

Le géant minier Barrick Gold et le gouvernement malien progressent dans leurs négociations pour résoudre un différend autour du nouveau code minier du pays, avec un accord de principe signé en février 2025.

Le géant minier canadien Barrick Gold a réaffirmé son engagement à trouver une solution mutuellement bénéfique avec le gouvernement malien pour résoudre un différend concernant le nouveau code minier du pays.

Dans un mémo interne daté du 8 mars 2025, Sebastiaan Bock, directeur des opérations pour l’Afrique et le Moyen-Orient, a indiqué que la société restait « pleinement engagée et déterminée à parvenir à une résolution mutuellement bénéfique » avec le Mali. Cette déclaration intervient alors que les tensions entre Bamako et les compagnies minières internationales perdurent depuis plusieurs mois.

Depuis 2023, Barrick Gold et le gouvernement malien sont en désaccord sur l’application du nouveau code minier, qui accorde à l’État une part plus importante dans les actifs miniers, notamment dans le complexe aurifère de Loulo-Gounkoto. En janvier 2025, Barrick a suspendu temporairement ses opérations après que le gouvernement a saisi environ trois tonnes d’or et bloqué les exportations minières depuis novembre 2024. La compagnie affirme que ces mesures ont eu un impact significatif sur ses activités et cherche à rétablir la stabilité de ses opérations au Mali.

Le 19 février 2025, un accord a été signé entre Barrick Gold et le gouvernement malien pour mettre fin au différend. Cet accord prévoit un paiement de 275 milliards de francs CFA (environ 438 millions de dollars) en échange de la libération des employés détenus, de la restitution de l’or saisi et de la reprise des opérations minières à Loulo-Gounkoto. L’accord attend toutefois une approbation officielle des autorités maliennes, et aucune date n’a été précisée pour sa mise en œuvre.

Le Mali, l’un des principaux producteurs d’or en Afrique, a vu sa production industrielle d’or chuter de 23 % en 2024, passant de 66,5 tonnes en 2023 à 51 tonnes. Cette baisse résulte en partie des tensions persistantes avec les compagnies minières internationales et de l’incertitude sur l’application du nouveau code minier. Le secteur aurifère représente environ 10 % du PIB du pays, et Barrick Gold joue un rôle central. En 2023, la société a contribué à hauteur de plus d’un milliard de dollars à l’économie malienne. Son complexe de Loulo-Gounkoto est l’un des plus grands employeurs du pays, avec 97 % de ses 8 000 employés étant maliens.

Les marchés financiers ont réagi positivement après l’annonce de l’accord en février, avec une hausse de 2,96 % du cours de l’action Barrick Gold, atteignant un pic mensuel de 19,04 dollars avant de clôturer à 18,78 dollars. Ce 10 mars 2025, l’action se négociait à 18,52 dollars, oscillant entre 18,40 et 18,63 dollars au cours de la journée. Cette stabilité montre une confiance relative des investisseurs dans l’issue du conflit et la reprise des activités de Barrick au Mali.

L’enjeu de cet accord dépasse le seul différend entre Barrick Gold et le gouvernement malien. Il conditionne la perception du climat des affaires au Mali et l’attractivité du pays pour les investisseurs étrangers. La stabilisation du secteur minier est cruciale pour l’économie nationale, et les autorités maliennes ont exprimé leur volonté de collaborer avec les compagnies minières pour garantir une exploitation équitable et durable des ressources naturelles. Toutefois, la finalisation de l’accord reste en attente d’une approbation formelle du gouvernement, et aucun calendrier précis n’a encore été annoncé pour la reprise complète des opérations.

MD/ac/APA

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