La junte militaire au pouvoir au Mali a renforcé ses relations avec Rosatom, l’entreprise publique russe spécialisée dans le nucléaire, en signant trois accords de coopération. Ces accords incluent des discussions sur la construction d’une centrale nucléaire à faible puissance, un projet qui pourrait transformer le paysage énergétique du pays. Ce partenariat s’inscrit dans une stratégie plus large de Rosatom, qui cherche à accroître sa présence en Afrique en signant des accords de coopération avec plusieurs nations du continent.
Depuis le coup d’État de 2020, le Mali a progressivement tourné le dos à ses alliés occidentaux traditionnels, cherchant de nouveaux partenariats pour soutenir son développement économique et énergétique. Rosatom a répondu à cet appel en proposant non seulement une centrale nucléaire, mais aussi des projets d’énergie solaire et d’exploration géologique. Les discussions ont eu lieu entre les responsables de la junte, notamment Assimi Goita, et les représentants de Rosatom les 2 et 3 juillet.
Projets nucléaires et énergies renouvelables
Les détails concernant la centrale nucléaire à faible puissance restent encore à définir. Cependant, ce projet est prometteur pour le Mali, un pays confronté à des défis énergétiques significatifs. Actuellement, la seule centrale nucléaire opérationnelle en Afrique se trouve en Afrique du Sud, à Koeberg. Rosatom, en partenariat avec l’Égypte, construit également une autre centrale, illustrant ainsi sa capacité à mener à bien des projets nucléaires complexes sur le continent.
En plus du nucléaire, les discussions ont abordé des projets solaires et des initiatives d’exploration géologique, soulignant l’engagement du Mali à diversifier ses sources d’énergie. Cette diversification est cruciale pour réduire la dépendance du pays aux sources d’énergie traditionnelles et pour promouvoir un développement durable.
Perspectives et enjeux géopolitiques
Ce partenariat avec Rosatom pourrait repositionner le Mali sur l’échiquier énergétique mondial. En intégrant des technologies nucléaires et renouvelables, le pays pourrait non seulement satisfaire ses besoins énergétiques croissants mais aussi attirer davantage d’investissements étrangers. Toutefois, cette coopération soulève également des questions géopolitiques, notamment en termes de sécurité et de dépendance envers la Russie.
Les précédents accords entre Rosatom et d’autres pays africains montrent une tendance à des partenariats stratégiques à long terme. Pour le Mali, l’enjeu sera de s’assurer que ces projets bénéficient réellement à son développement économique et social, tout en gérant les risques associés à une dépendance accrue envers un acteur étranger.
La coopération continue entre le Mali et Rosatom sera cruciale pour la réalisation de ces projets. Les deux parties ont convenu de maintenir des contacts étroits et de coordonner leurs positions au fur et à mesure de l’avancement des travaux. Cela démontre une volonté commune de faire progresser rapidement ces initiatives énergétiques.
En récapitulatif, les accords entre le Mali et Rosatom marquent une étape significative pour le développement énergétique du pays. Ils ouvrent la voie à des innovations technologiques majeures, tout en posant des défis en matière de sécurité et de dépendance géopolitique. L’avenir de ce partenariat dépendra de la capacité des deux parties à collaborer efficacement et à surmonter les obstacles potentiels.
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