Le Mali ne va pas bien du tout et l’annonce grandiloquente de la naissance officielle de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) n’y change rien. En attendant les exploits du chef de la junte malienne, le colonel Assimi Goïta, premier président de l’AES – censée supplanter la CEDEAO et ses projets -, Bamako a des problèmes à régler et pas des moindres, puisque cette fois les conséquences sont internationales. Il n’y a plus de kérosène dans le pays et ça va durer…
Une lettre du Directeur général de l’Agence nationale de l’aviation civile, datée du 8 juillet 2024 et authentifiée par RFI, a ébruité cette affaire qui ne soigne pas la réputation du pays. Cette note fait état de la «non disponibilité du carburant», une pénurie qui frappe depuis hier mardi 9 juillet et s’achèvera, si tout va bien, le lundi 15 juillet. Les autorités maliennes ne donnent aucune indication sur les raisons de cette situation ubuesque qui paralyse des pans entiers de l’économie locale.
Des couacs dans la gestion logistique et le transport seraient à l’origine de ces pépins. Les compagnies aériennes sont contraintes d’annuler certains vols. Plusieurs transporteurs tels que Ethiopian ou Turkish Airlines ont déjà informé leurs clients que des vols allaient être reprogrammés ou carrément supprimés. L’aéroport de Bamako sera fourni en kérosène (Jet A1) au mieux lundi prochain, d’après la lettre du directeur général de l’agence nationale de l’aviation civile.
Puisque qu’aucun motif n’a été officiellement avancé la radio française a enquêté ; mais voilà, ni le ministère malien des Transports ni les dirigeants du secteur aéronautique nationale n’ont souhaité s’exprimer. L’Asecna (Agence pour la sécurité de la navigation aérienne en Afrique) a fait savoir qu’elle a été informée de la situation mais n’a aucune explication officielle. «Il y a des informations qui relèvent de la souveraineté nationale et qui ne sont pas accessibles, explique un haut cadre de l’Asecna, mais il s’agit essentiellement de questions de gouvernance liées au transport et à la logistique».
Un expert de l’agence de navigation africaine avance aussi une détérioration du climat sécuritaire au Mali. «Des convois qui prenaient cinq jours pour acheminer le kérosène à Bamako depuis certains ports de la côte prennent maintenant deux semaines parce qu’il faut des escortes militaires», ajoute cette source.
Inutile de vous dire que ces déconvenues, durant une semaine entière, impactent durement les passagers qui avaient organisé des voyages personnels ou professionnels. Et que dire des conséquences pour les entreprises qui misent sur le fret aérien pour convoyer leurs marchandises.
Toutefois l’aéroport de Bamako n’est pas complètement paralysé, juste que les compagnies aériennes devront se débrouiller seules pour mettre la main sur le carburant et tenir leurs engagements auprès de leurs clients. Rappelons qu’en octobre dernier les réserves de kérosène pour les transports aériennes avaient fondu de moitié durant quelques jours. Des travaux dans le dépôt de carburant de l’aéroport en étaient la cause. Cette fois c’est beaucoup plus inquiétant…
C’est la preuve, une de plus (y en aura d’autres, beaucoup d’autres) que l’expulsion des diplomates et soldats français n’a réglé aucun des problèmes du pays, contrairement aux chimères vendues par les populistes à la tête du Mali depuis le coup d’Etat de 2021. En mai 2024 les autorités de transition – une transition dont on ne voit pas le bout – ont tapé à la porte du FMI pour un coup de main face à la crise alimentaire, les Maliens ne sont pas au bout de leurs peines.
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