Les ministres des Affaires étrangères de l’Alliance des États du Sahel fustigent les critiques du commissaire de l’UA chargé des affaires politiques, de la paix et de la sécurité concernant le retrait de leurs pays de la Cédéao.
Les ministres des Affaires étrangères de la Confédération des États du Sahel (AES) ont exprimé leur mécontentement en suivant les délibérations publiques de la 65e session ordinaire de la Conférence des Chefs d’État et de Gouvernement de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), tenue le 7 juillet 2024 à Abuja, au Nigeria.
Selon eux, lors de ce sommet, le Commissaire de l’Union africaine (UA) en charge des Affaires politiques, de la paix et de la sécurité, Bankole Adeoye a déclaré que « le retrait de trois pays de la Cédéao est inacceptable pour l’Union africaine et nous croyons en une seule Cédéao ». Les ministres des Affaires étrangères de l’AES ont jugé ces propos comme une ingérence inappropriée dans les affaires intérieures de leurs États membres.
Le Malien Abdoulaye Diop, le Burkinabè Karomoko Jean-Marie Traoré et le Nigérien Bakary Yaou Sangaré ont rappelé que le retrait du Burkina, du Mali et du Niger de la Cédéao est une décision souveraine, conforme aux dispositions du Traité révisé de l’institution régionale du 24 juillet 1993. Les chefs de la diplomatie des trois pays ont dénoncé l’attitude du Commissaire de l’UA comme étant contraire au devoir de réserve et à l’obligation d’impartialité qui incombent à tout fonctionnaire d’une organisation intergouvernementale.
Les trois pays ont décidé de quitter la Cédéao en réponse à ce qu’ils considèrent comme des sanctions illégales et inhumaines imposées après les récents coups d’État. Ils accusent également l’organisation communautaire d’avoir échoué à les soutenir dans leur lutte contre le terrorisme et l’insécurité et de se laisser influencer par des puissances étrangères, notamment la France.
Les ministres des Affaires étrangères de l’AES demandent à la Commission de l’UA de fournir des justifications pour de telles déclarations, en indiquant sur quelle décision ou acte des organes politiques de l’organisation panafricaine elles se fondent. Ils ont également exprimé leur regret quant à la nature variable des jugements de la Commission, soulignant que le retrait d’un précédent membre (la Mauritanie) de la Cédéao en 2000 n’avait pas été jugé inacceptable.
Enfin, les ministres ont réaffirmé leur engagement à coopérer avec la Commission et les autres organes de l’UA dans le respect des choix souverains de leurs États membres et des textes de l’organisation continentale. Ils appellent les organes politiques intergouvernementaux de l’UA à veiller au respect scrupuleux de la souveraineté des États membres.
MD/ac/Sf/APA
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