Mali : le gouvernement renforce la réglementation minière | APAnews

Face à la recrudescence des accidents mortels dans les mines artisanales, les autorités maliennes adoptent de nouvelles mesures de régulation du secteur aurifère, stratégique pour l’économie nationale mais confronté à des défis sécuritaires et environnementaux majeurs. 

Le gouvernement malien a adopté mercredi plusieurs décrets visant à structurer et sécuriser le secteur minier artisanal, après plusieurs accidents meurtriers survenus dans des sites d’orpaillage illégaux, a annoncé le conseil des ministres.

Ces textes précisent l’organisation et le fonctionnement de fonds créés par la loi minière d’août 2023. Parmi eux, un Fonds de réhabilitation et de sécurisation des sites miniers artisanaux financera la fermeture et la réhabilitation des sites abandonnés, ainsi que la lutte contre l’usage de produits chimiques prohibés. Un fonds de financement de la promotion du secteur minier, alimenté par les contributions des compagnies minières, soutiendra le développement des capacités dans le domaine. D’autres fonds seront dédiés aux infrastructures minières, au transport et à la recherche géologique.

Ces réformes interviennent après plusieurs drames liés à l’orpaillage clandestin. Le 15 février, un effondrement sur le site de Bilaly Koto, dans la région de Kayes, a causé la mort d’au moins 48 personnes, principalement des femmes, selon des sources locales. Le site, autrefois exploité par une entreprise chinoise, avait été abandonné avant d’être investi par des orpailleurs artisanaux. Le 29 janvier, un incident similaire s’était produit dans le cercle de Kangaba, entraînant plusieurs décès.

Le Mali est l’un des principaux producteurs d’or en Afrique, avec une production totale de 72,2 tonnes en 2022, dont 6 tonnes issues de l’orpaillage artisanal. L’or représentait cette année-là 25 % du budget national, 75 % des recettes d’exportation et 10 % du PIB. Toutefois, l’exploitation artisanale demeure peu encadrée et expose les travailleurs à des conditions précaires, avec des risques d’accidents et des impacts environnementaux liés à l’utilisation de mercure et de cyanure.

En 2024, la production d’or malienne a chuté de 23 %, passant de 66,5 tonnes en 2023 à 51 tonnes, en raison d’une baisse des rendements et de différends entre le gouvernement et les compagnies minières. Confrontées à ces défis, les autorités cherchent à encadrer l’orpaillage artisanal pour en limiter les risques et améliorer la contribution du secteur à l’économie nationale.

MD/ac/Sf/APA

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