Boubou Tigal Cissé, président du marché au bétail de Niamana. © DR
Publié le 20 mars 2025
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Il rentrait chez lui en voiture quand il a été tué par balles. Boubou Cissé, un des leaders de la communauté peule au Mali, a été abattu mercredi 19 mars au soir par deux assaillants dont l’identité est inconnue, d’après son fils et une association peule.
Le notable, président d’un marché au bétail de Bamako, « a été abattu à bout portant par des individus armés non identifiés devant son domicile au moment où il s’apprêtait à y rentrer », affirme dans un communiqué Sékou Mamadou Barry, président de la plus grande association peule du pays, Tabital Pulaaku Mali. « Boubou Tigal est un notable de la communauté peule, connu pour son engagement en faveur de la paix et de la réconciliation », précise-t-il.
Sékou Mamadou Barry demande aux autorités maliennes l’ouverture d’une enquête. L’un des fils de la victime a par ailleurs éclairci les circonstances du meurtre auprès de l’AFP : « Lorsqu’il a tourné pour entrer dans la rue de sa maison, deux individus ont intercepté son véhicule, a-t-il raconté mercredi. Ils lui ont barré la route et il a demandé à son chauffeur de s’arrêter. C’est à ce moment-là qu’ils lui ont tiré trois balles à la tête et au cou. »

Les assaillants auraient aussi documenté leur crime d’après le récit du chauffeur de Boubou Cissé, qui a accordé un entretien à des médias locaux. « L’un d’eux tenait un appareil photo pour immortaliser la scène après avoir abattu le vieil homme, puis ils se sont enfuis, laissant ce dernier dans le sang », assure l’employé.
Soupçons de terrorisme
En octobre dernier, Boubou Cissé avait été enlevé et retenu plusieurs jours contre son gré. Le kidnapping a eu lieu dans un contexte de grève contre la fermeture de plusieurs marchés au bétail par le gouvernement d’Assimi Goïta. La junte soupçonnait les marchés en question de servir de repaires pour les jihadistes à Bamako. En septembre, une double attaque menée par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (Jnim) avait fait au moins 70 morts. Il s’agissait de la première fois qu’un assaut jihadiste frappait la capitale depuis 2016.
À l’époque de l’enlèvement, les informations de RFI avaient établi que Boubou Cissé avait été enlevé par la Sécurité d’État. Au Sahel, les Peuls sont régulièrement la cible de discriminations voire d’épuration ethnique, en raison d’un discours répandu selon lequel ils seraient favorables aux jihadistes. Une présomption de culpabilité alors que les membres des groupes terroristes qui opèrent dans la région sont loin d’être tous issus de la communauté peule.
(Avec AFP)
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