Mali, Niger, Burkina Faso : Quand Moscou et l’AES tracent de nouvelles voies

Ce mercredi, les ministres des Affaires étrangères du Mali, du Niger et du Burkina Faso ont entamé une visite officielle à Moscou, à l’invitation de Sergueï Lavrov, le ministre russe des Affaires étrangères. Cette rencontre, baptisée « première session des consultations Alliance des États du Sahel (AES) – Russie », s’inscrit dans un contexte où ces trois pays dirigés par des juntes militaires cherchent à renforcer leurs liens diplomatiques et sécuritaires avec la Russie.

Au cœur de cette visite, la question de la sécurité au Sahel demeure une priorité essentielle pour les pays du trio malien, nigérien et burkinabé. Depuis plusieurs années, ces nations font face à une insécurité croissante alimentée par des groupes terroristes opérant dans la région. En réponse, les ministres des Affaires étrangères des trois pays, accompagnés de responsables des secteurs de la défense et de la sécurité, ont insisté sur le besoin urgent d’une coopération renforcée avec la Russie dans le domaine sécuritaire.

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Le partenariat avec Moscou, qui inclut des collaborations via le groupe paramilitaire Wagner et des formes de coopération militaire, représente un axe stratégique pour ces nations en quête de soutien face aux menaces terroristes. La Russie, de son côté, semble déterminée à répondre favorablement à ces sollicitations, voire à approfondir son engagement sous différentes formes, qu’il s’agisse de missions officielles ou de partenariats plus informels.

Une Alliance de Défense Collective : Une nouvelle dimension pour le Sahel

Lors de cette visite, les trois pays ont également annoncé la création d’une alliance de défense collective, un projet qui vise à renforcer la coordination militaire et sécuritaire dans le Sahel. Ce rapprochement avec la Russie intervient dans un contexte où ces pays cherchent à se distancer de l’influence occidentale, particulièrement française, et à diversifier leurs partenariats pour mieux faire face à l’instabilité dans la région.

Au-delà des questions de sécurité, les ministres des Affaires étrangères ont également abordé les problématiques économiques. L’un des projets phares de l’AES est la Banque régionale d’investissements, récemment créée, mais qui peine encore à trouver un élan significatif. La Russie pourrait jouer un rôle clé en apportant son soutien à cette institution financière, notamment par le biais de prêts, d’investissements et de partenariats économiques bilatéraux.

En effet, l’AES cherche à assurer le financement de ses projets régionaux et à mettre en place une coopération économique plus solide avec des partenaires étrangers. Moscou, avec ses ambitions de renforcer son influence économique en Afrique, pourrait offrir une aide précieuse dans ce domaine.

Une rencontre aux retombées politiques fortes

Cette première session des consultations entre l’AES et la Russie marque une nouvelle étape dans les relations entre Moscou et les pays du Sahel. L’issue de cette visite pourrait avoir des répercussions importantes sur la dynamique géopolitique de la région. En se rapprochant de la Russie, le Mali, le Niger et le Burkina Faso espèrent non seulement renforcer leur sécurité mais aussi diversifier leurs alliances et donner une nouvelle impulsion à leur développement économique.

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Le message envoyé est clair : la coopération avec la Russie se veut une alternative stratégique dans un contexte international de plus en plus complexe. Alors que les tensions avec les anciennes puissances coloniales se multiplient, le Sahel semble s’engager sur un chemin de diversification de ses partenariats, avec Moscou en première ligne.

Afriksoir

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