La justice malienne a condamné, ce jeudi, l’opposant politique Seydina Touré à une peine d’un an de prison ferme et à une amende de 650 000 francs CFA. Membre du parti Alternative pour le Mali, il avait été arrêté le 2 janvier dernier pour « incitation aux troubles à l’ordre public » et « atteinte au crédit de l’État » en raison de ses publications critiques sur les réseaux sociaux.
La décision de la justice malienne a provoqué une vague de réactions au sein de l’opposition et de la société civile. L’avocat de Seydina Touré, Maître Abdrahamane Kanouté, a exprimé sa déception face à ce qu’il qualifie de « jugement très sévère ». « Nous espérions plus de clémence. Nous allons faire appel et demander une libération provisoire », a-t-il déclaré.
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Un cadre du parti Alternative pour le Mali a également réagi en dénonçant une justice « instrumentalisée pour faire taire les voix dissidentes ». « Seydina Touré n’a aucun antécédent judiciaire. Il n’a fait qu’exprimer son point de vue », a-t-il ajouté, assurant que l’opposant « garde le moral » malgré la sentence.
Des propos jugés offensants par les autorités
Dans ses publications sur les réseaux sociaux, Seydina Touré avait qualifié les autorités militaires de l’Alliance des États du Sahel (AES) de « juntes » et appelé à « combattre le régime anarchique d’Assimi Goïta ». Des propos qui lui ont valu des poursuites judiciaires sous l’accusation d’ »injures par le biais d’un système d’information ».
Depuis l’arrivée au pouvoir des militaires en 2021, plusieurs figures de l’opposition et activistes ont été arrêtés ou inquiétés pour des prises de position critiques. Ce climat de répression suscite des interrogations sur l’avenir de la démocratie et de la liberté d’expression au Mali.
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Déjà détenu depuis trois mois, Seydina Touré devra purger encore neuf mois de prison, à moins que la cour d’appel ne revienne sur cette décision. Son avocat et ses proches espèrent une révision du verdict en appel. Cette affaire met en lumière la tension croissante entre l’opposition et les autorités de transition. Alors que le Mali s’apprête à organiser des élections censées restaurer un pouvoir civil, la répression des voix discordantes risque d’affaiblir la crédibilité du processus.
Afriksoir
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