Manuel Valls en Martinique : entre le narcotrafic et le RPPRAC. L’édito de Michel Taube

« L’État ne laissera pas tomber la Martinique ». C’est par ces mots martelés avec la gravité qu’on lui connaît que Manuel Valls a voulu marquer son passage au Fort Saint-Louis à Fort-de-France. Visite officielle, militaire, médiatique… et tellement prévisible. On passe en revue les troupes (dont il faut saluer le courage et l’abnégation), on égrène les chiffres — 32 tonnes de cocaïne saisies dans la zone Antilles-Guyane en 2024 —, et on promet que la République est là, debout, solide, face à la menace du narcotrafic.

Mais derrière ces images d’Épinal et ces discours martiaux, il y a ce que la presse nationale ne souligne pas assez : la veille de ce grand show sécuritaire, Manuel Valls rencontrait les membres du RPPRAC. Vous savez… ce groupuscule d’indépendantistes portés par leur haine des blancs, de la République française et des créateurs de richesse, qui avait enflammé la Martinique à l’automne 2024. Tous ont soit des casiers judiciaires longs comme le bras soit des faits d’armes en matière de violences contre les institutions, les biens et les personnes.

 

Parmi les représentants du RPPRAC présents à la rencontre avec Manuel Valls se trouvait un certain Mario Briand. Oui, Mario Briand : garde du corps, militant associatif… suspecté dans des affaires de stupéfiants. Un homme que la justice a interrogé pour intrusion à la résidence préfectorale, un homme dont le nom revient inlassablement lorsqu’il est question des liaisons dangereuses entre activisme social et milieux interlopes.

Cette réunion avec le RPPRAC est venue anéantir la dimension régalienne que le même Valls voulait initialement donner à sa visite en Martinique : sa parole d’autorité s’en sort totalement décrédibilisée, discréditée. Avec la rencontre avec le RPPRAC, le show du Fort-Saint-Louis devenait inaudible.

Pire, Manuel Valls a rencontré le RPPRAC au pire des moments : ce groupuscule était en perte de vitesse politiquement, ne rencontrant plus l’audience funeste qu’il avait eue, notamment sur les réseaux sociaux. Ses dirigeants sont sous le coup de poursuites judiciaires qui les obligent à se tenir à carreau. Cette rencontre nuit à la sérénité du travail de la justice à leur encontre. Et la présomption d’innocence dont ils doivent bénéficier n’enlève rien à leur culpabilité politique. Sur ce plan-ci, c’est comme si Valls les avait graciés.

Bonjour le choc réagalien que tous les Martiniquais et de nombreux parlementaires à Paris appellent de leurs voeux !

Merci Monsieur Valls d’avoir donné votre onction ministérielle à des délinquants politiques et d’avoir oublié un préfet multi-agressé, des policiers et des gendarmes blessés, des centaines d’entreprises incendiées et mises à terre par les émeutes, des milliers d’employés licenciés ou fragilisés, les livraisons côtières de narcotrafic qui ont dû redoubler pendant les émeutes de fin 2024, un climat de terreur et de haine, le tout provoqué par le RPPRAC qui a pris prétexte d’un mouvement contre la vie chère pour déstabiliser la Martinique et la France.

Comment un ancien Premier ministre, ministre des Outre-mer aujourd’hui, peut-il à la fois se poser en héraut de la lutte antidrogue et accepter de s’afficher, fût-ce officieusement, avec des individus au passé aussi sulfureux ? Les oreilles de Bruno Retailleau et de Gérald Darmanin ont dû siffler.

La Martinique mérite mieux. Mieux que des suspicions, mieux que des opérations de communication. Elle mérite un État qui ne compose pas avec ceux qui gangrènent la société sous prétexte de les « entendre » et de faire de la « médiation », comme nous le confiait, comme pour se justifier de son silence désapprobateur, une élue pourtant active au service de ses concitoyens.

En posant pour la photo au Fort Saint-Louis, Manuel Valls a feint de combattre le mal. Mais la veille, en tendant la main à Mario Briand et aux siens, il a flirté avec des adversaires, pour ne pas dire plus, d’une Martinique française et prospère.

Depuis leur rencontre avec Valls, sur les réseaux sociaux, Mario, Rodrigue Petitot et leur bande exultent et ont relancé la machine à haine. Peut-être finiront-ils élus de la Martinique dans les rangs de ceux qui ont convaincu Manuel Valls de les rencontrer, à savoir les quatre députés LFI de Martinique et quelques maires complices de leur funeste dessein.

Alors, que restera-t-il de ce déplacement ministériel ? Une revue de troupes pour la galerie… et un rendez-vous manqué avec l’exemplarité.

 

Michel Taube

Crédit: Lien source

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.