« Marine Peixoto : Bercy street workout, photographies 2020-2023 »
Du 7 mars au 19 mai au BAL
Le terrain municipal de street workout du parc de Bercy, dans le 12e arrondissement à Paris rassemble quotidiennement de nombreux sportifs. Parmi eux, Medhy, à l’initiative de divers projets et actions visant à faire du lieu plus qu’un terrain de sport, propose en mai 2020 à Marine Peixoto de venir photographier.
Sa pratique prend alors le rythme du terrain, et comme certains font des pompes et des tractions, Marine Peixoto conduit un travail intensif de prises de vues. « Pousser » tous les jours sur le terrain, c’est se sculpter, travailler à une œuvre. La routine, la répétition des entraînements, le cycle des saisons mettent à l’épreuve sa détermination à « occuper le présent » et la forcent à renouveler sans cesse son point de vue sur une même chose. Cette expérience d’épuisement d’un lieu et d’un regard est aussi un implacable acte de foi envers les autres et envers soi-même.
Le catalogue de l’exposition est disponible aux éditions Roma/Le Bal
L’avis des critiques :
- Stéphane Corréard a été emporté par ce « huis clos en plein air » : « on est saisi par ce flow d’images en noir et blanc et on perçoit tout de suite une logique du terrain, c’est un accrochage chronologique ». Parfois, le rythme s’interrompt pour laisser place à des séquences thématiques : « on trouve des portraits de face, des photos ou des mobiliers urbains qui servent de support aux exercices de gymnastique ». Il a particulièrement apprécié la liberté de Marine Peixoto : « il y a une forme de liberté et de fluidité plus grande que dans le photoreportage, elle s’autorise un souffle vital énorme ».
- Joseph Ghosn a été saisi par un « sentiment de vie » face à ces photographies : « on pense immédiatement à la pratique de la musculation, du travail sur le corps, qui rappelle Venise Beach et c’est assez étonnant de voir que ça existe aussi à Paris, dans un environnement froid et urbain assez dur ». Notre critique a été séduit par l’accrochage de l’exposition : « tout l’art de Marine Peixoto réside dans la façon de séquencer son exposition : on est interrompu ou perturbé, on passe de visage en paysage que l’on a pas l’habitude de voir ainsi, mais dans lesquels on plonge ».
« La France sous leurs yeux : 200 regards de photographes sur les années 2020 »
La Bibliothèque nationale de France consacre une grande exposition aux travaux des 200 photographes, collaborateurs réguliers de la presse nationale et internationale, missionnés par le ministère de la Culture en 2021 pour établir un panorama de la France au sortir de la crise sanitaire liée à la pandémie de Covid-19.
Pilotée par la Bibliothèque, la Grande commande pour le photojournalisme – intitulée Radioscopie de la France : regards sur un pays traversé par la crise sanitaire – a permis aux photographes lauréats de bénéficier d’un financement de 22 000 euros chacun pour mener à bien leur reportage. Les 2 000 tirages inédits produits ont ensuite intégré les collections de la BnF.
L’avis des critiques :
- Stéphane Corréard n’a pas retrouvé dans cette exposition la vitalité présente dans celle de Marine Peixoto : « ça manque de vie, et surtout d’angles de vue, c’est très planplan ». Il a regretté un point en particulier : « la moyenne d’âge des photographes est de 50 ans, quand celle des Français est de 42 ans, donc j’ai trouvé que ça donnait un effet un peu vieux et nostalgique ». S’il a trouvé que certains photographes parvenaient « à percer le brouillard », il retient de cette exposition une visite trop vague et longue.
- Joseph Ghosn a également trouvé l’exposition trop longue et trop inégale : « c’est extrêmement fouillis, plus que fouillé, et le sens de la séquence ne m’est pas apparu de façon très claire, je ne savais pas vraiment de quoi il s’agissait et de quoi on parlait ». Pour lui, la scénographie de l’exposition ne permet pas la mise en valeur des photos : « il n’y a aucun contexte, les textes sont assez illisibles, et la manière de montrer les photos n’est pas agréable ». Un point positif à retenir ? « Les photos de départ avec les enfants qui font la fête sont très fortes, comme celles sur les fumeurs de crack ».
Extraits sonores :
- Archive du Réveil musculaire en avril 1953
- Chanson La gymnastique de Stereo Total
- Chanson Ah la France d’Orelsan
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