Martinique : comment définir des prix acceptables

Dans les supermarchés, quelques prix ont récemment baissé. La suppression de la TVA sur 69 familles de produits de grande consommation vient d’entrer en vigueur le 1er mars. Son instauration avait été retardée par l’instabilité politique car il fallait pour cela l’adoption d’un budget. C’est l’une des mesures du protocole d’accord signé en octobre entre l’Etat, les collectivités locales et les acteurs privés. Mais sans le Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéens, le RPPRAC, à l’origine de nombreuses manifestations en Martinique à l’automne dernier.
Cela s’ajoute aux cinq autres mesures  dont la suppression pour 57 familles de produits de « l’octroi de mer », une taxe sur les biens importés,

Sur l’île, cela oblige à la débrouille.

En Martinique, les habitants s’organisent pour trouver à manger à des prix abordables

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Niveau de prix acceptable

La grande distribution s’est aussi engagée n’appliquer aucune marge excessive sur l’alimentation courante ». Mais rien de définit ce qu’est une « marge excessive. Cet ensemble de mesure permettra peut-être de baisser quelques prix. Mais avec ce protocole, pas de quoi régler le fond du problème estime Gilles Joseph, doyen de la faculté de droit et d’économie à l’Université des Antilles
« Cela règle une situation politique, mais pas économique. A mon sens, l’impact ne sera pas si fort que cela sur les prix. Et puis en Martinique c’est toute l’économie qui est chère, pas seulement les produits alimentaires. Cela va au-delà d’une simple question de TVA etc. Oui, il y aura peut-être une baisse de  certainesprix, mais la question fondamentale reste; A savoir, c »est quoi un niveau de prix acceptable? Qu’est ce qu’on peut imposer?  » Le système actuel, c’est la liberté des prix. Donc on peut effectivement vérifier qu’il n’y ait pas de situation d’abus à un-moment ou un autre. Mais on ne va pas éliminer le problème de la cherté de la vie. La question, c’est vraiment comment doit-on déterminer les prix? Et ce levier là, c’est un choix social.« 

Un choix aussi encadré par un certain nombre des contraintes réglementaires actuelles. Un encadrement trop rigoureux des prix serait contraire aux règles de concurrence. Même si le code du commerce rend en fait des exceptions possibles
 
Cette question de l’encadrement ou non des prix est cruciale. Elle a d’ailleurs commencé à être abordée lors de récents travaux parlementaires.
Comme lors de la discussion sur la proposition de loi contre la vie chère en Outre- mer présentée par la députée socialiste de Martinique Beatrice Bellay. Le texte a été voté en première lecture à l’Assemblée nationale en janvier. Il vise un plafonnement par l’Etat du prix d’un panier de bien de première nécessité. en élargissant son champ plus de produits, comme la téléphone, la parapharmacie, pièces détachées automobiles – et en visant des prix équivalents à ceux de l’Hexagone. Pour le ministre des Outre mer Manuel Valls, pas question d’aller vers un blocage des prix .
Le texte propose aussi de renforcer les sanctions des entreprises qui ne publient pas leur comptes. Et de lutter contre les monopoles et oligopoles. Mais la vie future de ce texte est incertaine : mes niches parlementaires lors desquelles le groupe socialiste pourraient mettre le texte à l’ordre du jour au Sénat. sont peu nombreuse Le ministre des Outre-mer Manuel Valls, a dit sa détermination à faire de la lutte contre la vie chère l’une de ses priorités politiques. Rien n’empêche le gouvernement de mettre cette proposition de loi à l’ordre du jour du Sénat.

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