Quel est le secret de la longévité en Martinique ? Après Okinawa au Japon ou la Sardaigne en Italie, l’île est devenue, en 2023, la cinquième zone bleue de la planète, où la population jouit d’une espérance de vie hors norme, où les aînés sont les « potomitans » de la société. Pourquoi la Martinique, qui fait face à de multiples enjeux de santé publique, abrite-t-elle autant de centenaires ?
Portrait d’anciens debout et fiers de l’être. À travers leur mode de vie, leur optimisme et leur résilience, ce documentaire offre plus que des secrets de longévité, il est un véritable hymne à la vie.
L’île aux fleurs compte environ 400 centenaires pour 350 000 habitants, soit proportionnellement deux fois plus que dans l’Hexagone. Un paradoxe qui a intrigué Michel Poulain, démographe belge qui est à l’origine du concept de zone bleue de longévité, créé il y a une vingtaine d’années. Dès 2019, celui qui parcourt le monde pour répertorier et décrypter les secrets d’une longue vie en bonne santé lance le recensement des centenaires en Martinique. Le scientifique constate ainsi que les Martiniquais qui restent sur leur île vivent plus longtemps que ceux qui partent. Quels sont les facteurs propres à la vie insulaire expliquant cette exceptionnelle longévité ?
Turenne, 101 ans, Eloi, 99 ans, et Georgette, 97 ans, partagent de mêmes habitudes et une même philosophie. Tous trois racontent une vie simple, faite de labeur dès le plus jeune âge. Ils disent le travail de la terre, du fer, la mécanique et les gestes répétitifs qui abîment les corps. Et pourtant ces « immortels » témoignent aussi de cette force vitale qui les a aidés à traverser les soubresauts de la vie et à surmonter les épreuves. Les médecins en sont convaincus, cette résilience est un déterminant fondamental du bien vieillir.
Les trois centenaires sont également très entourés par leur famille. Dans la tradition antillaise, les aînés ont en effet une place centrale, les enfants n’envisagent qu’avec difficulté de les placer en Ehpad. En Martinique, ils font l’objet d’une réelle fascination, leur expérience et leur histoire sont ainsi souvent sacralisées tout comme leur mode de vie, qui cultive le bien-être et des habitudes alimentaires spécifiques, bien loin de l’alimentation industrielle.
Aujourd’hui, une nouvelle génération de chefs restaurateurs, comme Vladimir François Maikoova, redécouvre les bienfaits de cette cuisine créole traditionnelle, une cuisine métissée constituée de fruits et légumes locaux aux multiples saveurs. Le chef a également décidé de renouer avec la tradition du jardin créole, ces lopins de terre foisonnant de plantes médicinales et nourricières, cultivés sans pesticides ni produits chimiques.
Le portrait intimiste de ces immortels dévoile les ingrédients de leur longévité qui repose sur une nourriture saine et équilibrée, une solidarité entre générations et une force intérieure hors du commun.
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