Membres historiques du Cabaret Saint-Flo, à Niort, Dominique et Bernard Pougnard tirent leur révérence

Pour une partie des Niortais, ils s’appellent Joséphine et Raoul Dugleux. Elle a travaillé dans les centrales nucléaires, ou bien à la gendarmerie, où sa mission consistait à essayer les éthylotests, en s’imbibant elle-même de vin. Lui était passé maître dans l’art de raconter les déboires de Marie-Thérèse, celle qui descendait l’avenue Alsace-Lorraine sur son Solex.

Dans la vie civile, Bernard et Dominique Pougnard, 70 ans passés (ils sont un peu timides sur leur âge), viennent de prendre leur retraite. Celle des planches du Cabaret Saint-Flo, l’association qu’ils ont contribué à créer il y a plus de quarante ans en y incarnant des personnages « hauts en couleurs » qui leur sont désormais attachés. « On ne va pas vous refaire toute l’histoire de la création, les femmes qui s’ennuyaient sur le bord du terrain de foot, tout ça… », sourit Dominique. Alors que son mari foulait le gazon de l’UA Niort Saint-Florent, un cabaret populaire est créé pour soutenir le club. Le succès est immédiat, et il devient incontournable.

« On a été les derniers résidents de l’Olympia »

D’une seule représentation la première année au Patronage laïque, il y en a maintenant six. « On a beaucoup changé de lieu, avant de s’installer au théâtre Jean-Richard. On a même été les derniers résidents de l’Olympia, avant sa fermeture. » Le cinéma, évidemment. Ils ont aussi connu la professionnalisation de la technique, avec l’appui essentiel de professionnels qui leur ont permis de « vraiment progresser. » « Au début, je ne parlais pas assez fort. Maintenant, ils sont obligés de régler le micro, parce que je parle trop fort », sourit son Dominique, avant de montrer un sketch publié sur les réseaux sociaux.

C’était rare de les voir en même temps sur les planches : ici, c’était en 1999.
© (Photo Dominique et Bernard Pougnard)

Difficile pour le couple de résumer quarante ans d’une aventure humaine extrêmement forte, durant laquelle les amitiés ont été omniprésentes. « Je ne vous cite pas tous les noms, il y en aurait trop ». Il faut dire que le cabaret Saint-Flo, c’est presque un travail à plein temps, neuf mois de l’année à écrire, créer des décors et répéter. La fatigue des générales, celle de la confection des décors aussi. « Je me couchais à 4 h du matin, pour me lever à 7 h pour aller au travail… », se souvient Dominique.

Au fil du temps, ils sont devenus les piliers de la troupe. Quand ils ont voulu faire une pause, en 2015, ils ont vite été rappelés. Mais l’âge a fini par rattraper leur enthousiasme. Ils vont se contenter du travail de l’ombre, de l’écriture. « J’ai confiance dans la nouvelle équipe. À 100 % », rassure Bernard. D’ailleurs, ils seront présents pour la première. On ne peut pas tout lâcher comme ça.

Le Cabaret Saint-Flo part en vacances, les vendredis et samedi 7, 8, 14, 15, 21 et 22 mars à 20 h 15, au théâtre Jean-Richard. Entrée : 12 €, réservation très fortement conseillée au 07.81.14.03.63.

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