Mère porteuse du Nouveau-Brunswick: le projet de famille d’un couple menacé par les nouvelles règles

Après avoir entrepris de coûteuses démarches, un couple québécois lance un cri du cœur afin de pouvoir agrandir sa famille avec l’aide d’une mère porteuse du Nouveau-Brunswick, qui n’est pas dans la liste des provinces canadiennes autorisées récemment par le gouvernement Legault.

• À lire aussi: Mères porteuses: les Québécois pourront recourir à des femmes d’autres provinces canadiennes

• À lire aussi: Mères porteuses: Québec ne veut pas encourager «des usines à bébés»

Patrik Garon et son conjoint implorent Québec de leur permettre de compléter le processus de gestation pour autrui commencé avec une femme néo-brunswickoise, qui a accepté de porter leur deuxième enfant. Ils ont d’ailleurs fait parvenir une lettre au ministre de la Justice, Simon Jolin-Barrette.

«C’est le désir de fonder une famille, c’est le désir de donner la fratrie à notre premier enfant, c’est le désir de s’accomplir comme être humain, de s’accomplir comme famille», confie en entrevue l’homme de 41 ans, qui peine à contenir son émotion.

Une loi encadre désormais le recours aux mères porteuses au Québec. Depuis le 6 juin, les grossesses pour autrui peuvent aussi être réalisées grâce à l’aide d’une femme provenant de l’Ontario, l’Alberta, la Colombie-Britannique, le Manitoba, la Saskatchewan, l’Île-du-Prince-Édouard et la Nouvelle-Écosse. Mais pas du Nouveau-Brunswick. Jamais ils ne se sont doutés que le gouvernement exclurait la province maritime avant d’investir près de 60 000$ dans l’aventure.

Les deux hommes avaient entrepris les démarches pour agrandir leur famille dès décembre 2022, avant l’adoption de la loi québécoise.

«Une belle histoire» 

Déjà parents d’une petite fille de trois ans et demi issue d’une mère porteuse néo-brunswickoise, leur première expérience fut un succès. «C’est une très belle histoire» rendue possible par l’entremise d’une agence torontoise spécialisée dans la maternité de substitution, qui jumelle des parents d’intention avec des femmes qui acceptent d’entreprendre une grossesse pour autrui, explique Patrik Garon.

Le processus fort onéreux est encadré par des avocats et un contrat est signé entre les parties avant de commencer les traitements de fertilité. Les mères porteuses ne sont pas rémunérées, mais les dépenses liées à la grossesse et les pertes de revenus y étant associées sont assumées par les parents d’intention. Des dépenses qui franchissent souvent la barre des 100 000$.

La perle rare 

Mais puisque les mères porteuses ne courent pas les rues et que le courant doit passer entre les parents et la femme appelée à porter le bébé, le second projet du couple fut long. Après six jumelages infructueux, Patrik Garon et son mari ont finalement trouvé la perle rare il y a quelques mois, une mère porteuse encore une fois originaire du Nouveau-Brunswick.

«Il y a deux avocates dans le dossier, un contrat, on a huit embryons de prêts, on a une femme porteuse avec qui ça va super bien, c’est une super bonne alliée. Ils sont venus à Montréal, on a rencontré son mari, sa famille, plaide Patrik Garon, des trémolos dans la voix. J’espère qu’il y a quelqu’un qui va dire qu’on peut [nous] donner la chance de terminer ce projet-là parce que changer de femme porteuse, c’est des coûts supplémentaires […], c’est des longues démarches, beaucoup d’émotions…»

D’autant plus que le couple et les intervenants au dossier ont été passablement surpris que le Québec exclue le Nouveau-Brunswick des juridictions où il est permis de recourir aux services d’une mère porteuse.

M. Garon souligne que la loi québécoise prévoit que le gouvernement désigne des États où les pratiques ne contreviennent pas à la sécurité publique, à l’intégrité et l’intérêt de l’enfant. Selon lui, on ne peut certainement pas comparer la province maritime à ce qui se passe dans des pays comme l’Inde ou la Colombie.

Le ministère de la Justice souligne que le gouvernement peut tenir compte de tout critère qu’il estime approprié, comme la similitude des règles avec celles du Québec, pour faire son choix. «Puisque le Nouveau-Brunswick ne prévoit aucun cadre légal relativement à la grossesse pour autrui, cet état n’a pas été désigné», précise-t-on. 

Vous avez des informations à nous communiquer à propos de cette histoire?

Écrivez-nous à l’adresse ou appelez-nous directement au 1 800-63SCOOP.


Crédit: Lien source

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.