TOUT commence par une série de mésaventures que seul un auteur à l’esprit un peu tordu aurait pu imaginer. Pendant plus d’un mois, le personnage central de cette drôle d’histoire se rend sur le site ouvert par le gouvernement pour faciliter l’obtention (le célèbre www.monnip.ga).
Il suit scrupuleusement chaque étape. Adresse mail, document prouvant qu’il a bien rempli chaque case, etc., tout y passe. Mais à chaque fois le même message lui est renvoyé : « Votre demande a été rejetée, Veuillez contacter un centre d’enrôlement ».
Rageant ! Pourtant, l’homme garde espoir. Le gouvernement a promis, alors que les plaintes sont de plus en plus nombreuses, que les choses allaient rentrer dans l’ordre. Pourtant, les jours passent. Et rien ne change.
Le même message lui est inlassablement retourné. Même quand il demande l’aide d’autres personnes qui ont réussi sans trop de mal à obtenir le précieux sésame. Écœurant. Il se dit alors qu’il a « le sang de l’iguane » (gabonisme pour dire qu’il joue de malchance).
Et il faut dire qu’il ignorait jusqu’à quel point. Avec autant de poisse, il doit se résoudre à faire comme des milliers de Gabonais : se rendre dans un centre d’enrôlement et affronter les longues files d’attente et les magouilles des agents qui ne se gênent pas pour laisser passer les parents, amis et autres connaissances.
Au détriment de ceux qui font le pied de grue depuis des heures. Cette situation va justement provoquer, le 26 juin passé au Jardins public d’Owendo, la colère de certains compatriotes. Plutôt que de faire profil bas, des policiers vont se montrer menaçants.
L’homme regarde tout cela de loin, car ses pensées sont ailleurs. Vous vous rappelez le « sang de l’iguane » évoqué plus haut ? Il faut dire qu’il lui colle vraiment à la peau.
Quelques minutes plus tôt, grâce à une âme bienveillante, il apprend qu’il y a une deuxième file d’attente pour ceux qui sont sur les listes électorales et qui peuvent ainsi récupérer le fameux NIP sans difficulté.
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Serge A. MOUSSADJ
Libreville/Gabon
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