Mickey 17 peut-il rivaliser avec Parasite? Critique

C’est fou ce que les imprimantes 3D peuvent faire de nos jours – par exemple, cloner Robert Pattinson.Image: keystone

Le réalisateur Bong Joon-ho est de retour après six ans, et Robert Pattinson titube, défie et vomit en clone tourmenté. Mais cette comédie de science-fiction très attendue est-elle à la hauteur des ambitions du réalisateur?

06.03.2025, 17:0306.03.2025, 17:11

Tobias Sedlmaier / ch media

Plus de «Divertissement»

A quoi ressemble l’expérience de votre propre mort? C’est une question à laquelle un être humain n’est généralement ni confronté ni capable de répondre. Mickey Barnes (Robert Pattinson) doit sans cesse l’entendre, mais il ne peut ou ne veut pas y donner une réponse claire. La seule chose qui est certaine, c’est qu’il veut absolument continuer à vivre, peu importe le nombre de fois où il devra mourir.

Mickey n’est pas un mortel normal, mais ce qu’on appelle un «expendable», un «sacrifiable» qui peut être cloné après sa mort. Ses souvenirs sont stockés sur un bloc de briques et son corps est recyclé. Si Mickey 1 meurt, Mickey 2 sort de l’imprimante 3D quelques heures plus tard.

Aussi prometteuse que puisse paraître l’immortalité, dans la réalité de l’année 2054, cela équivaut à un sale boulot. Les Mickeys sont un capital humain en chair et en os, des ballons d’essai pour des missions à haut risque, des cobayes maltraités. Ils sont exposés à des virus et à des radiations mortelles, brûlés, asphyxiés, gelés ou perdent parfois une main lors de travaux de maintenance dangereux, tout cela pour le bien de la recherche.

Mickey 17 – Trailer officiel

Vidéo: youtube

Après plusieurs renaissances au cours d’un voyage spatial de plusieurs années, Mickey effectue un travail d’acharné sur la planète-colonie Niffelheim. Ce monde glacé est habité par des êtres qui ressemblent à des tatous croisés avec des cloportes et les vers des sables de Dune. Le chaos éclate alors lorsque deux Mickeys coexistent accidentellement, car un tel dédoublement est strictement interdit.

Parasite est entré dans l’histoire du cinéma

Il y a six ans, le Sud-Coréen Bong Joon-ho entrait dans l’histoire du cinéma avec Parasite. Cette satire féroce sur les inégalités sociales a raflé des centaines de prix et a été la première production non anglophone à remporter l’Oscar du meilleur film en 2020, en plus de trois autres médailles d’or.

Bien avant cela, le cinéma sud-coréen s’était imposé sur la carte mondiale grâce à des réalisateurs comme Park Chan-wook (Oldboy) ou Kim Ki-duk (Pieta). Parasite l’a définitivement placé sur le radar hollywoodien.

Lors de la Berlinale de cette année, Mickey 17 était le film phare tant attendu. C’est l’un de ces projets prestigieux que l’on pourrait attendre à Cannes, où Parasite avait reçu la Palme d’or en 2019. Mais la grève à Hollywood de 2023 a retardé le projet et Bong Joon-ho, qui s’était réservé le droit de faire le final cut, a eu besoin de plus de temps que prévu en salle de montage. La sortie du film a donc été reportée à plusieurs reprises.

Une durée de production plus longue n’est pas nécessairement un mauvais présage pour la qualité du film – il suffit de se penser à Apocalypse Now. Mais dans ce cas, les sceptiques ont eu raison: Mickey 17 est un film qui ne fait qu’à moitié plaisir. Son rythme est traînant, la voix du narrateur le fait avancer maladroitement. Les parties du film fonctionnent mieux individuellement que le film dans son ensemble – c’est un film plein de fragments, comme s’il avait été pris dans une pluie d’astéroïdes. La force dramatique du cruel scénario n’est pas plus mise en valeur que les questions essentielles qui découlent de la nouvelle double identité de Mickey.

Un ménage à trois avec deux Mickeys

Dans Parasite, le thème dominant était déjà la lutte de ceux qui dépérissent en bas contre ceux qui se vautrent dans la décadence en haut. Dans Snowpiercer (2013), Bong Joon-ho a également mis en scène l’affrontement des classes sociales, cette fois dans un train qui tournait autour de la terre gelée.

Et dans Mickey 17, le protagoniste n’accepte sa vocation d’éphémère remplaçable que parce qu’il s’est lourdement endetté avec une idée commerciale stupide; un problème qui hante souvent les films et séries sud-coréens comme Squid Game. Mais la prémisse ne va pas plus loin et Mickey 17 ne décortique pas systématiquement les différences de classe.

«Mickey 17» mit Robert Pattinson, Regie 
Bong Joon Ho

Naomie Ackie a fait sensation dans le film d’horreur Blink Twice, et elle est maintenant la chérie de tous les Pattinson.Image: Warner Bros. Ent.

Aussi peu profond que soit le film, sa démesure absurde le rend toutefois charmant et drôle par moments. Par exemple, lorsque l’équipage se montre incompétent et totalement ignorant du sort de son «expendable» martyrisé. Ou quand la petite amie de Mickey, Nasha (Naomi Ackie), se réjouit d’un ménage à trois avec le numéro 17 et le numéro 18 inattendu. Mais le drame reprend aussitôt le dessus. Le rythme du film est aussi saccadé que le corps de Mickey lorsqu’il sort de l’imprimante, alors que le technicien est distrait.

Nous évoluons ainsi sur un terrain curieusement balisé par Starship Troopers, Alien et la réinterprétation de Frankenstein Poor Things. Les relations entre les personnages suivent aussi des schémas bien connus. Le moins que l’on puisse dire, c’est que Robert Pattinson, titubant, défiant, vomissant et doué pour l’humour slapstick, ne fait pas les choses à moitié. Une fois de plus, le Britannique prouve qu’il a bien plus dans le ventre que le vampire pailleté de Twilight qui a enflammé tant de cœurs adolescents.

This image released by Warner Bros. Pictures shows actors Anamaria Vartolomei, left, and Robert Pattinson, center, with filmmaker Bong Joon Ho on the set of "Mickey 17." (Jonathan Olley/Warn ...

Anamaria Vartolomei, Robert Pattinson et Bong Joon-ho lors du tournage.Image: keystone

La caricature de Trump a été dépassée par l’histoire

Il existe de nombreuses différences avec le roman d’Edward Ashton paru en 2022. La plus marquante est le personnage du commandant Marshall, qui dirige la mission de colonisation. Dans le film, le personnage est gonflé à bloc pour devenir une caricature des dirigeants politiques en général et de Donald Trump en particulier. Son épouse intrigante Ylfa (Tony Collette) à ses côtés, Mark Ruffalo interprète ce dictateur des affaires, animé par la religion, la vanité, et l’idiotie, qui prône la «race pure», avec une hyperbole et des joues gonflées.

Mickey 17 s’efforce de capter d’une manière ou d’une autre l’esprit du temps qui passe à toute vitesse. Mais en 2025, un persiflage plat sur Trump n’a rien de spécial – le cinéma le plus déjanté se trouve malheureusement actuellement dans la réalité.

Mickey 17 sera au cinéma à partir du 6 mars.

Traduit et adapté de l’allemand par Léa Krejci

Le meilleur du Divertissement cette semaine

Comment le design de watson a changé

1 / 6

Comment le design de watson a changé

Les formats d’image uniformisés garantissent un affichage optimal sur tous les dispositifs: smartphone, tablette ou ordinateur. Vous bénéficierez partout de la même expérience utilisateur, quel que soit l’appareil ou le canal utilisé pour consulter watson.

source: watson

partager sur Facebookpartager sur X

Halle Berry s’est enfin vengée d’Adrien Brody

Video: watson

Ceci pourrait également vous intéresser:

Ça a un rapport avec les fans de Pokémon… et de Cheetos.

Les Cheetos, ces chips populaires aux Etats-Unis qui vous laissent les doigts orange et un diabète de type 2, coûtent normalement quelques dollars. Mais pas quand l’un des spécimens ressemble à un Pokémon. Et pas n’importe lequel: le Charizard (en français: Dracaufeu) un dragon avec le bout de la queue en feu, l’un des plus anciens et populaires Pokémon de la franchise.

Crédit: Lien source

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.