Migrants haïtiens : nouvelle zone d’attente, avant le traitement du dossier par le tribunal administratif
Deuxième nuit en Guadeloupe, pour les 30 migrants interceptés au large de Bouillante mardi. Ils sont toujours placés en zone d’attente mais, cette fois, à l’aéroport Pôle Caraïbes. 20 d’entre eux n’ont pas été expulsées, hier, comme l’avaient décidé les autorités. Le tribunal administratif doit se pencher sur ce dossier dans l’après-midi de ce jeudi.
Les 30 migrants haïtiens interceptés au large de Bouillante mardi matin (14 mai 2024) ont passé leur deuxième nuit en Guadeloupe. Cette fois, tous ont été installés dans le hall charter et croisières de l’aéroport Guadeloupe Pôle Caraïbes. Le bâtiment a été opportunément reconverti en zone d’attente, comme le prévoit l’arrêté préfectoral du 21 novembre 2022.
On est loin du confort de l’hôtel 3* Saint-Georges à Saint-Claude, de la nuit précédente.
Désormais, les conditions d’accueil sont plutôt spartiates, comme a pu le constater Jean-Pierre Huveteau. En tant que membre de l’Association nationale d’assistance aux frontières pour les étrangers (ANAFÉ), il a le statut de visiteur de zone d’attente.
Ils sont traités comme on traite des migrants, c’est-à-dire avec des prestations de « type hôtelier » qui sont prévues par la loi : c’est un hall avec 30 lits de camp, il n’y a pas de table, ils sont hommes et femmes mélangés et, parmi eux, il y a des enfants, dont un de 4 ans.
Jean-Pierre Huveteau, de l’ANAFÉ
Pour prendre une douche, les clandestins doivent rejoindre le bâtiment principal de l’aéroport et en traverser le rez-de-chaussée, sous escorte policière.
Leur plan était d’atteindre un territoire américain, selon les informations glanées par l’adhérent à l’ANAFÉ.
D’après ceux avec qui j’ai pu parler, leur destination réelle c’est les Îles Vierges Américaines. Autrement dit, Saint-Thomas, parce qu’une fois arrivés là, ils sont en territoire américain et ils sont libres. S’ils sont interceptés sur le territoire américain, s’ils sont en mer on les renvoie, s’ils sont à terre on les garde.
Jean-Pierre Huveteau, de l’ANAFÉ
Pour rappel, les Haïtiens seront fixés sur leur sort, ce jeudi après-midi (16 mai). Le tribunal administratif doit, en effet, examiner le référé-liberté déposé par un collectif d’avocats. Ce dernier a empêché la reconduite à la frontière de 20 d’entre eux, hier, alors qu’ils étaient déjà à bord d’un vol à destination d’Haïti.
Pour le moment, même si les familles avec enfants ne sont pas expulsables (il s’agit de 10 personnes), les 30 migrants ont tous été maintenus ensemble. Ils sont tous concernés par la procédure judiciaire prévue à 14h30. Le juge les autorisera, ou non, à entrer sur le territoire français.
À ce sujet, Jean-Pierre Huveteau se montre particulièrement confiant, compte tenu du contexte de crise en Haïti. Si tel est le cas, ces personnes devront ensuite faire le nécessaire pour être en règle, en déposant leur demande d’asile. « À peu près tous l’ont demandée », indique le membre de l’ANAFÉ.
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