« Ce concours est destiné aux femmes qui ne rentrent pas dans les codes pour les concours de beauté actuelle. C’est la femme en général qui est représentée. » C’est ce qui a plu à Anaïs Castellino, qui se présente à l’élection Miss Ronde France. Un concours officiel organisé par des agences de mannequinat grande taille, dont l’échéance est prévue en novembre 2024.
La Monégasque travaille comme auxiliaire de vie en Principauté. Ce sont ses collègues qui l’ont inscrite. « Je n’avais jamais pensé à me présenter à ce concours », avoue celle qui a été sélectionnée par un comité afin de représenter la Principauté.
« Mes rondeurs font partie intégrante de ma féminité »
La détermination tinte dans sa voix : « J’ai l’objectif de changer les mentalités. Ce concours prône la diversité des femmes. Je veux ouvrir les critères de beauté, de normalisation, peu importe notre couleur de peau ou notre condition. »
Cette année, seize candidates se présentent à Miss Ronde France. Anaïs Castellino est confiante. « Ce qui me démarque des autres candidates, c’est que je me sens belle et assurée. J’ai toujours été ronde. Mes rondeurs font partie intégrante de ma féminité. »
En participant à cette compétition, elle a un objectif bien particulier en tête : « Prouver aux jeunes avec qui je travaille que ce que je dis, je l’assume. »
« À Monaco, le paraître est primordial »
Cela n’a toujours été facile de trouver des vêtements adaptés à sa morphologie. « Lorsqu’on fait une taille 48, il faut parcourir 30 kilomètres pour s’acheter des vêtements à notre taille. En Principauté, il n’y a pas de magasin qui vende des vêtements au-delà de 50. Dans les magasins, ces tailles sont collées aux vêtements pour maternité. J’avais honte d’aller dans le rayon grande taille. Adolescente, j’ai déjà fait semblant d’être enceinte pour m’acheter des habits. La société n’est pas faite pour les gros. À Monaco, le paraître est primordial. Je veux combattre cette vision de la femme avec une taille 36. Que ce soit un peu plus diversifié que la taille mannequin. »
Aujourd’hui, la candidate estime que ce concours inspire la confiance des participantes, « et il aide à développer sa propre confiance en soi. On nous demande d’être pris en photo, de faire des interviews et de parler de la grossophobie. Ça permet à beaucoup de personnes de s’assumer. »
Elle avoue, quand même, amèrement que « trop souvent le surpoids est associé à la maladie. Je ne suis pas malade. On m’a déjà fait des réflexions car je mangeais un gâteau au chocolat en pleine rue. Mais moi je n’ai pas honte ! »
Cette manière de penser, elle la doit à sa famille qui l’a toujours encouragée « Les femmes de ma famille sont rondes. Elles se sont toujours assumées. Et j’ai aussi un entourage qui me valorise. »
Les commentaires sont fermés.