Mission Conjointe ICN-COHP: Province de Tshopo (16 au 27 mai 2024) – Democratic Republic of the Congo

I- CONTEXTE ET OBJECTIFS DE LA MISSION

i. Contexte

La province de la Tshopo, en proie à des vulnérabilités structurelles, subit depuis plus d’un an une accumulation de catastrophes naturelles (inondations) et de violences intercommunautaires.
Les inondations résultant du débordement du fleuve Congo et de certains de ses affluents, ont touché 20 zones de santé de la province de la Tshopo entre mai et novembre 2023. Le bilan est lourd : 601 053 personnes affectées, dont 269 452 personnes déplacées ; 7 235 maisons détruites ou endommagées, et d’importants dégâts sur les infrastructures sociales de base (écoles, centres de santé, points d’eau, latrines etc.), les champs et les routes.

• Depuis le 21 février 2023, des violences intercommunautaires, dues à un conflit foncier, ont déjà fait plus de 700 morts2 et occasionné le déplacement de plus de 90.000 personnes déplacées, dont 22 208 enregistrées dans les trois sites de la ville de Kisangani (Konga Konga, Saint Gabriel et Sainte Marthe) et 67 792 accueillies dans des familles. Ces populations proviennent des zones de santé de Lubunga, Ubunga et de Yaleko.

• Les violences entre Mbole et Lengola ainsi que leurs alliés continuent de faire des victimes. 43 personnes ont déjà été tué en 2024 dans les violences entre les Mbole et Lengola et plus d’une vingtaine d’autres blessées au cours des divers incidents enregistrés en 2024 provoquant de nouveau déplacements de populations. Le 29 mai dernier, 5 personnes ont été tuée et 4 autres blessées au cours d’une attaque lancée par des Mbole à Yanonge (territoire de Isangi) en représailles à la mort de Dorton ( un leader Mbole) tué par des FARDC le 25 mai 2024 à Lubunga.

Les derniers incidents survenus le 12 janvier, le 7 février et le 9 mai 2024 ont causé la mort de huit (8) civils et neuf (9) personnes blessées, entraînant de nouvelles vagues de déplacés vers Kisangani. Ces personnes déplacées ont été accueillies, pour la majorité, dans des familles et sur des sites à Kisangani.

Au regard de la complexité de la situation, une mission conjointe COHP de l’Ituri et l’Inter cluster national a été déployée pour évaluer la situation et rencontrer les autorités provinciales, locales, coutumières, religieuses, les services techniques étatiques ainsi que les acteurs humanitaires (Agences des Nations Unies et ONG), les personnes déplacées et les communautés affectées.