Mobilisation des infirmiers libéraux en Martinique et Guadeloupe après les agressions en Guyane

Les infirmiers libéraux de Martinique et de Guadeloupe sont en grève ce lundi 24 mars. À l’origine de ce mouvement de protestation : deux agressions particulièrement violentes survenues mercredi et jeudi derniers en Guyane. 

À Maripasoula, une infirmière a été violée alors qu’elle dormait dans une maison partagée avec d’autres soignantes. Trois individus auraient pénétré les lieux dans le cadre d’un cambriolage. Le lendemain matin, une seconde infirmière a été braquée à 5 heures du matin alors qu’elle entamait sa tournée.

Les deux victimes ont porté plainte, mais ces événements ont bouleversé bien au-delà du territoire guyanais.

« La blouse ne protège plus »

Ces agressions ont agi comme un électrochoc dans une profession déjà en grande souffrance. La colère est vive, la peur s’installe. Marie-Noëlle Delannay, présidente du Syndicat Convergence Infirmier, exprime une inquiétude profonde :

J’ai un sentiment d’inquiétude qui grandit, parce qu’on se dit que c’est encore quelque chose qui peut nous arriver. Avec ce manque de considération, de valorisation… on a un sentiment de maltraitance institutionnelle. L’insécurité et ces agressions sans précédent deviennent une réalité du quotidien. On constate que la blouse ne nous protège plus.

Elle alerte sur les conséquences à long terme :

Si maintenant nous devons aller travailler avec la peur, c’est vraiment un problème pour la profession. Ça nous inquiète d’une manière générale, notamment pour la prise en charge à domicile, parce que l’attractivité de la profession étant déjà moindre, l’insécurité s’installe. Il va y avoir un vrai problème de santé publique.

Ce lundi après-midi, les professionnels se rassembleront devant les agences régionales de santé en Martinique et en Guadeloupe, dès 14 heures. Une manière de dénoncer l’inaction, mais aussi d’appeler à une véritable protection des soignants, de plus en plus exposés.