S’ils ont vocation à sauver des vies, certains airbags sont accusés d’avoir causé la mort de treize automobilistes en France.Le dernier fait en date a eu lieu début juillet en Guadeloupe, où un septuagénaire a été tué par des pièces métalliques projetées par son airbag.Sa fille témoigne face aux caméras de TF1.
Airbags défectueux : Citroën dans la tourmente
Airbags défectueux : Citroën dans la tourmente
Le 3 juillet 2024, dans la commune du Lamentin, en Guadeloupe, le père de Vicky, âgé de 73 ans, percute un autre véhicule. Il ne survivra pas. « La mort de papa est due à la projection de pièces métalliques qui se sont détachées de l’airbag au moment de l’explosion et qui l’ont tué sur le coup », affirme, au micro de TF1, dans le reportage du JT de 20H diffusé ce dimanche 21 juillet, à retrouver dans la vidéo en tête de cet article, la jeune fille, très émue en revenant, quinze jours plus tard, sur le lieu du drame. L’airbag s’est-il déclenché avant ou après la collision ? Une enquête est en cours.
Celui de sa Toyota avait été fabriqué par la société japonaise Takata, au centre d’un vaste scandale d’airbags défectueux. À cause d’un gaz qui se dégrade quand il est exposé à des climats humides et chauds, les airbags peuvent exploser et projeter des débris métalliques sur le conducteur. Entre 2000 et 2017, le sous-traitant a fourni de nombreuses marques partout dans le monde, telles Citroën, Volkswagen, BMW ou Nissan, qui ont multiplié les campagnes de rappels.
Le casse-tête des rappels
Problème : si ce scandale a été révélé il y a déjà sept ans, rappeler ces voitures demeure de l’ordre du casse-tête. Ce qui explique justement que des accidents peuvent encore arriver. « Contacter un propriétaire après vingt ans, puisque je vous rappelle que les airbags Takata ont été placés il y a bien longtemps, ou rien que trouver l’identité du propriétaire d’un véhicule aussi vieux, sans qu’on sache si par exemple, il est à l’étranger ou resté sur le sol national, c’est très compliqué », explique à TF1 Me Michel Benezra, avocat spécialiste du droit routier.
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Au Lamentin, le concessionnaire assure avoir alerté plusieurs fois le conducteur décédé le 3 juillet. « On lui a transmis six courriers. Malgré ça, il n’est jamais venu puis il y a eu l’accident qu’on connaît », avance Hubert Assier de Pompignan, directeur adjoint de Toyota Guadeloupe. Une version ainsi contestée par Me Charles-Henri Coppet, l’avocat de la famille, spécialiste en droit du dommage corporel : « À ce jour, aucune lettre n’a été retrouvée chez la victime. Et on a l’expérience de courriers qui ont été envoyés à des propriétaires antérieurs, ou à de mauvaises adresses. »
Le juriste souhaiterait une instruction judiciaire unique, pour associer ce dossier aux autres procédures en cours, comme cela avait été fait dans le passé pour les prothèses PIP ou le Médiator. En France, treize enquêtes pour des décès liés à des airbags défectueux sont ouvertes.
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