Montchanin. Dominique Sirop, un parcours d’exception dans la haute couture

Yves Saint-Laurent, Givenchy, Hanae Mori et même sa propre maison de haute couture… C’est peu dire que Dominique Sirop a eu une vie parisienne trépidante entre création et défilés de couture. Mais l’homme a choisi la ville de Montchanin, « où je me sens bien », pour vire sa retraite. « Ma mère, ma grand-mère et mon arrière-grand-mère étaient originaires de Montchanin. J’ai les souvenirs d’une ville animée, avec de nombreux commerces, chaleureuse, où on se parlait depuis les jardins », raconte avec nostalgie le couturier et créateur de mode, qui a vécu à Paris.

Une formation chez Yves Saint-Laurent

Inspiré par l’élégance de sa mère mannequin pour la maison Paquin, Dominique Sirop, né en 1956, a dessiné très jeune des vêtements chics. À partir de 17 ans, il a été formé pendant cinq années dans l’atelier du couturier Yves Saint-Laurent et a participé à ses défilés originaux : L’Opéra-ballets russes, L’Opéra de Carmen ou encore La Collection scandale, de 1971, reliée à la guerre.

…. puis 11 ans chez Givenchy

Mais, lorsque le jeune couturier a voulu présenter ses dessins à son patron, en 1978, il a essuyé un cuisant refus de rendez-vous : « De rage, à l’heure du déjeuner, je me suis présenté à Monsieur Givenchy qui m’a reçu tout de suite. Du haut de ses 2,04 mètres, en blouse blanche, il m’a demandé quand je voulais commencer. » Avec la première collection de Dominique Sirop , la maison Givenchy a alors remporté le Dé d’or de Cartier (prix qui a existé de 1976 à 1993). Nommé rapidement premier assistant, et surnommé le « dandy minimaliste », son salaire est triplé en l’espace de trois mois. Avant de devenir directeur du studio pour la Haute couture et le prêt à porter, jusqu’au rachat de la maison par Bernard Arnault, en 1989. De sa collaboration avec la styliste japonaise Hanae Mori, il écrit deux livres sur la mode : Paquin en 1989, et un autre dédié à Jacqueline Delubac en 1995.

Sa propre maison de couture

En 1996, Dominique Sirop achète un théâtre à côté du Moulin Rouge, « pour relever un défi envers Bernard Arnault , et lui prouver que je serais connu ». Sa première collection, présentée devant un parterre de couturiers et de journalistes connaît le succès. Les 17 modèles, au style épuré et près des corps, sont intégralement achetés par une princesse. Et parmi ses clientes fidèles, il cite la reine de Norvège, celle de Jordanie, et des princesses du golf, pour lesquelles il dessinait des pièces exclusives et qui lui mettaient à disposition un jet privé pour les essayages.

« Je peux transmettre mon expérience, raconter mon parcours pour encourager les jeunes »

Deux ans après sa retraite, le couturier assure : « Travailler avec Givenchy a été formidable. Un grand monsieur, pas uniquement pour ses qualités professionnelles, mais aussi humaines. Maintenant je peux transmettre mon expérience, raconter mon parcours pour encourager les jeunes, leur montrer que tout le monde a sa chance. Je peux aussi apporter des conseils en relooking. J’ai déjà un projet avec le lycée Léon Blum et la médiathèque du Creusot. Je suis ouvert à d’autres propositions, notamment sur ma commune, malgré ma déception lors de mon accueil au centre culturel. J’ai l’envie de transmettre mes compétences aux Montchaninois. » Si Dominique Sirop reconnaît qu’il a réalisé son rêve d’enfance, que la vie l’a gâté, il regrette toutefois : « Je n’ai pas eu de temps pour moi. »

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