Moscou avance ses pions au Niger ?

Selon des informations non confirmées, un contingent composé de 200 soldats syriens, accompagnés de 35 soldats russes, serait arrivé en début de semaine sur la base militaire de Madawella, située à 15 km au nord d’Arlit. Après leur atterrissage à l’aéroport de la ville, ces troupes ont été transportées en bus vers cette base isolée en plein désert, à proximité immédiate des mines d’uranium du site d’Arlit.

A quoi joue la Russie ?

Cette arrivée coïncide avec l’atterrissage, le 25 mars, d’un avion russe Tupolev Tu-154M de l’armée de l’air russe (immatriculé RA-85042) à l’aéroport d’Agadez. Cet appareil, en provenance d’une destination inconnue en Libye où il se trouvait ces derniers jours, est réputé pour avoir déjà participé à des transports de mercenaires. Après son escale à Agadez, le Tupolev TU-154M a passé la nuit à Niamey avant de se rendre à Bamako, où il a stationné à la base aérienne de Senou. Il a ensuite repris la direction de la Libye, probablement vers la base aérienne d’Al-Khadim.

Le contingent de soldats syriens serait composé de partisans de l’ancien président syrien Bachar Al-Assad, exfiltrés de Syrie vers la Libye par la Russie après la chute de son régime. La présence d’un détachement militaire significatif pour sécuriser le site d’Arlit pourrait indiquer une reprise imminente des opérations d’extraction de l’uranium.

La mine d’uranium d’Arlit, un site stratégique

La mine d’uranium d’Arlit, exploitée depuis les années 1970, a longtemps été un pilier économique pour le Niger, fournissant une part substantielle de l’uranium utilisé dans les centrales nucléaires françaises. Historiquement, l’exploitation était assurée par la Société des mines de l’Aïr (Somaïr), une filiale d’Orano (anciennement Areva), détenue à 64 % par Orano et à 36 % par la Société du patrimoine des mines du Niger. Cependant, en juin 2024, la junte militaire au pouvoir au Niger a retiré à Orano le permis d’exploitation du gisement d’Imouraren, l’un des plus importants au monde, marquant une volonté de reprendre le contrôle national sur les ressources stratégiques.

Parallèlement, le Niger a renforcé sa coopération sécuritaire avec la Russie. En avril 2024, des instructeurs militaires russes sont arrivés à Niamey pour installer un système de défense antiaérien, visant à assurer le contrôle total de l’espace aérien nigérien. Cette collaboration s’est intensifiée avec l’arrivée de troupes russes sur des bases militaires nigériennes. Le renforcement de la présence des forces russes comme l’Africa Corps, successeur du groupe Wagner, s’inscrit dans une stratégie plus large de Moscou visant à étendre son influence en Afrique de l’Ouest.

Cette démarche intervient dans un contexte où plusieurs pays de la région, dont le Niger, cherchent à diversifier leurs partenariats internationaux, notamment en matière de sécurité et d’exploitation des ressources naturelles. La sécurisation renforcée du site d’Arlit par des forces russes pourrait être un indice d’une reprise de l’exploitation de l’uranium dans cette région. Cette information non-recoupée est à considérer avec prudence.

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