Depuis le début du mois de mars, le Niger est confronté à une pénurie sans précédent du supercarburant le plus utilisé dans un pays qui produit du pétrole mais en raffine très peu.
La Société nationale nigérienne des produits pétroliers (SONEDEP) a annoncé samedi soir que l’unique raffinerie du pays, située à Soraz, « ne peut plus répondre à la demande locale », en augmentation « depuis plus d’un an ».
En cause, l’absence d’un marché noir florissant en provenance du Nigeria voisin, géant économique et l’un des plus gros producteurs de pétrole au monde, selon l’AFP.
Le carburant arrivé frauduleusement du Nigeria « représentait environ 50 pour cent de la part de marché » et approvisionnait les régions, a déclaré le directeur commercial de la Sonidep, Mazu Umani Abubakar.
La part de marché de la Sonidep est d’environ 50 % » et alimente les grandes régions proches du Nigeria comme Zinder et Maradi (sud) et Tahoua et Dosso (sud-ouest).
Les quelques stations encore en service sont attaquées par des dizaines d’automobilistes et de motocyclistes.
Le gérant d’une station située dans la banlieue de la capitale a déclaré : « Nos réservoirs sont à sec depuis trois jours et personne n’est capable de nous dire quand nous serons réapprovisionnés, c’est l’incertitude totale ».
« Voyez le taxi là-bas, le chauffeur est allé dans plusieurs stations de la ville et a fini par tomber en panne d’essence ».
S’appuyer sur la production nationale
Avec le déclin du marché noir, « la consommation du pays est devenue dépendante de la production nationale », explique Omani Abubakar de la Sonidep.
Depuis 2011, le Niger produit 20 000 barils d’essence et de diesel raffinés par jour et doit encore augmenter sa capacité, lui qui a interrompu ses exportations l’année dernière.
La Sonidep dispose également d’un « important stock d’essence » dans le port de Lomé, au Togo, qui sera transporté dans les prochains jours vers Niamey sous « escorte (militaire) spéciale » via l’est du Burkina Faso, qui a été frappé par des attaques djihadistes meurtrières.
La baisse des prix du carburant, imposée par le régime militaire nigérien au pouvoir depuis 2023, a également stimulé la consommation nationale, selon les syndicats.
Le pays exporte du pétrole brut, qui est acheminé par l’oléoduc reliant Agadim (nord-est du Niger) au port de Simi Kpodji au Bénin.
Le différend entre la junte nigériane et le Bénin perturbe ces exportations depuis des mois.
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