Niger : Tiani prône l’unité face à l’« adversité violente » | APAnews

Le président Tiani, président du CNSP, a promulgué la Charte de la refondation du Niger, un texte qui redéfinit l’organisation du pouvoir et lui accorde un mandat de cinq ans en tant que président. Lors de cette cérémonie, il a également été promu au grade de général d’armée et a réaffirmé son engagement pour une transition nationale, appelant à l’unité et à la réconciliation.

Le général Abdourahamane Tiani a promulgué, mercredi, la Charte de la Refondation, un texte qui redéfinit l’organisation du pouvoir au Niger et lui confère un mandat de cinq ans en tant que président de la République. Lors de cette cérémonie solennelle, il a également été promu au grade de général d’armée.

Devant un parterre d’officiels et de représentants des forces vives de la nation, Abdourahamane Tiani a souligné l’aboutissement d’un processus initié depuis son adresse à la Nation du 19 août 2023, moins d’un mois après son coup d’État contre Mohamed Bazoum. Il a affirmé que cette Charte marque un tournant historique dans la gouvernance du Niger en introduisant des mécanismes de consultation populaire et en garantissant un contrôle accru sur les ressources naturelles du pays.

« La charte que nous adoptons aujourd’hui s’inscrit dans la structuration de l’approche classique des textes constitutionnels. Elle organise les pouvoirs publics et pose les principes et valeurs de la refondation de notre République », a déclaré le chef de l’État nigérien.

Ce texte prévoit notamment un référendum obligatoire avant toute implantation de bases militaires étrangères sur le territoire national, ainsi que de nouvelles règles encadrant l’exploitation des ressources naturelles afin d’assurer qu’elles bénéficient en priorité au peuple nigérien.

Le général Tiani a insisté sur le poids des responsabilités qui lui incombent après sa promotion au grade de général d’armée. Il a exprimé son humilité face à cette distinction et réaffirmé sa détermination à servir le Niger avec intégrité.

« Je reçois cette distinction avec beaucoup d’humilité et de reconnaissance envers le Niger et son peuple. Cela implique non seulement des responsabilités au sein des forces de défense et de sécurité, mais aussi un encouragement à persévérer dans l’accomplissement de ma mission avec le soutien de tous les Nigériens », a-t-il déclaré.

Le chef de l’État nigérien a appelé ses compatriotes à un effort collectif pour bâtir un Niger souverain et prospère. Il a exhorté à la mobilisation de toutes les énergies pour relever les défis sécuritaires, économiques et sociaux auxquels le pays est confronté.

Appel à la réconciliation et à la justice

Dans son allocution, Abdourahamane Tiani a insisté sur la nécessité d’une réconciliation nationale fondée sur le pardon, mais sans impunité.

« Le pardon et la réconciliation auxquels nous appelons ne peuvent s’opposer aux aspirations légitimes des Nigériens à la justice. Il ne saurait y avoir véritablement pardon et réconciliation sans justice », a-t-il affirmé.

Il a rappelé que la transition mise en place depuis le 26 juillet 2023 fait face à des défis majeurs, citant notamment l’attaque meurtrière de Fambita, qui a coûté la vie à plusieurs Nigériens. Pour lui, ces épreuves exigent une unité sans faille et une détermination collective pour défendre la souveraineté nationale.

« Notre pays, depuis sa décision historique de prendre son destin en main, est confronté à une adversité violente. Plutôt que de nous perdre dans des divisions inutiles, nous devons mobiliser nos forces et faire front commun », a-t-il insisté.

Il a également réaffirmé l’engagement du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) à lutter contre la corruption et la mauvaise gestion de l’État, précisant que « ni chasse aux sorcières, ni impunité, ni protection politique » ne seront tolérées sous son régime.

La promulgation de la Charte de la refondation confère à Abdourahamane Tiani un mandat de cinq ans à la tête du Niger. Ce texte, qui remplace la Constitution suspendue après le coup d’État de 2023, met en place un régime de refondation sous la direction du CNSP.

AC/Sf/APA

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