Deux artistes, Defa – chanteuse – et Mamy Victory – rappeuse, font la démonstration féminine d’un duo choc bien sénégalais qui ne craint ni les autorités, ni les conservateurs! Elles invitaient à enfiler des tenues adaptées au mouvement et au défoulement pour assister à leur performance unique, jeudi soir au Ministère.
Invitées du Festival international Nuits d’Afrique, les jeunes femmes expriment une force de revendication face à une Afrique encore dominée par les hommes. Conversation.
Actrices culturelles du peuple
Genre sénégalais masculin, le hip-hop et le rap a toujours résonné, jusqu’à l’ascension des Def Mama Def dans les dernières années, aux noms de Daara J Family et Positive Black Soul. De fières inspirations pour le duo dont le nom peut se traduire par « karma » ou « donnant-donnant ».
Car garder la tête haute dans un monde d’hommes appelle à une volonté suprême, divine. Une forme de délivrance de la parole que leurs consœurs du Sénégal leur envient. « On croise des femmes qui nous envient notre confiance, notre apparence sexy et tout ce qu’on fait pour elles… », soutiennent-elles.
En dénonçant les torts envers les femmes, celles du Sénégal comme de l’Afrique tout entière, Defa et Mamy Victory clame en langue wolof leur appartenance socioculturelle et deviennent des modèles pour la jeunesse actuelle. Plaire au peuple, à toute couche sociétale est leur moteur.
Ambassadrices de la destination Sénégal
Apolitique, le tandem évite toute allégeance avec les autorités du Sénégal. Mais s’il faut dénoncer, elles interviennent, en chant comme avec leurs vidéos dont l’esthétisme n’a rien à envier aux productions occidentales.
Leur porte-bonheur? Baay Sooley, leur directeur artistique, styliste et danseur hip-hop reconnu au Sénégal. Sur Kalanakh ou Dieuredieuf, hommage à l’équipe de football des Lions de la Teranga, l’image importe pour les créatrices.
« Nous prenons notre image très au sérieux! Lorsqu’on s’affiche, on prend du temps, jusqu’à six mois pour la réalisation du clip Kalanakh. C’est Baay qui gère, il travaille professionnellement, nous conseille sur nos vêtements, comment être. On veut représenter le Sénégal, être une vitrine pour le pays ! », expliquent les Def Mama Def.
Sur Jigeen (femme en wolof), Defa et Mamy Victory atteignent un niveau de sincérité tout en sensibilité pour les droits des femmes. Tout ce qu’elles accomplissent, au passé comme au présent. Le binôme est happé par leurs mères, et toutes les femmes du monde qui trouvent une résonance dans leur art vocal et dansant. « On est des femmes africaines sans barrières face au monde. On aimerait que les choses changent pour les femmes et on fait tout pour ça. Le monde change et on aimerait que la femme n’ait plus besoin de revendiquer sa féminité et des droits », lancent-elles comme un vœu universel.
D’ici là, elles étaient prêtes à mettre le feu au Ministère pour une performance 100% riche en émotions. Une mise à feu annoncée avec une découverte de la danse mbalax sénégalaise incluse…
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