En moins d’une semaine, l’album Pandemonium de Vald se présente déjà comme le meilleur démarrage d’un album de rap français en 2025.Image: watson
Huit ans après avoir exploré le royaume souterrain mythique d’Agartha, le rappeur Vald ouvre les portes de son Pandémonium, capitale imaginaire de l’enfer, dans un cinquième album corrosif lacéré de punchlines sans concession envers lui-même.
Plus de «Divertissement»
«Je me sens Mylène Farmer» acquiesce Vald à la question de savoir s’il se sent «désenchanté» au vu des thématiques abordées dans Pandémonium, qui a réalisé des millions d’écoutes depuis sa sortie le 28 mars.
Les thèmes de l’autodestruction, des obsessions, de la régulation démographique ou du darknet passent tous à la moulinette: l’ancien trublion du rap français, confie faire «moins de trucs qui font flipper» qu’à ses débuts, mais reste percutant sur le fond comme sur la forme.
Votre précédent album, V, date de 2022. Trois ans pour sortir un nouveau projet, c’est une éternité dans le milieu du rap…
Vald: C’est sûr que le rythme du rap est plus rapide, les autres envoient plus rapide, mais je peux aussi me le permettre. Je voyais pas du tout ça comme un problème. Et comme on travaillait tout le long, j’avais pas du tout l’impression qu’on était en train de prendre du retard.
Pandémonium est à la fois féroce et fragile, avec des textes toujours grinçants. Est-ce votre marque de fabrique?
Pas mal comme résumé. J’aime bien aussi que ce soit le résumé du rap. Ça doit être féroce et ça doit être fragile, parce que ça doit être vrai. Ça doit paraître de vrais sentiments, de la vraie dépression. Donc, forcément, à un moment donné, ça va être fragile.
«Le rap a ce truc d’énergie dure, quasiment sportive, et il a aussi ce truc pensif, cérébral»
Addictions, léthargie…Vous n’êtes pas tendre avec vous-même. Pourquoi abordez-vous ces sujets?
Je parle beaucoup de moi pour parler des autres. Mais faut que je sois sincère et, le seul truc que je maîtrise, c’est moi. Donc je parle de moi mais, tout ce que je veux, c’est que ça fasse écho chez les gens.
L’album s’ouvre avec Dieu merci, coup d’œil dans le rétro dans votre vie. En quoi avez-vous foi?
Ça parle d’avoir foi en soi. C’est un morceau qui est très optimiste. Optimiste forcé. Je suis reconnaissant d’être en vie. Bien sûr que j’ironise un peu sur la place de Dieu dans tout ce bordel. Je crois aux humains à l’inverse de croire en Dieu
Qu’est-ce qui vous donne espoir en l’humanité?
Déjà l’art. Juste l’art.
«Je trouve que c’est la preuve que les humains sont incroyables et sensibles et infinis»
La première comme la dernière chanson font référence à votre mère, récemment emportée par un cancer. Que vous a-t-elle légué?
Elle m’a laissé un peu sa manière de parler, son goût qu’elle avait pour le français un peu soutenu. Elle en faisait des caisses des fois sur des phrases un peu balourdes: «Oh, ça, tu m’en feras deux pages».
Aurait-elle pu envoyer des punchlines?
Le dernier morceau, Paradis perdu, c’est son morceau. C’est que des punchlines à elle!
Et vous, comment travaillez-vous vos textes?
Le rap, globalement, écrit de moins en moins. Tu enregistres une phrase par une phrase, deux phrases par deux phrases. Il n’y a plus vraiment cet exercice d’écriture. Pour le coup, j’ai voulu réécrire longuement sur des feuilles, sans prod, vraiment écrire des poèmes dans le vide. Ce qui n’a aucun sens parce qu’une fois que tu as une phrase dans le vide, elle ne rentre jamais dans la prod! Ça pousse à d’autres créations.
Le rappeur est-il un poète des temps modernes?
«Je me prends carrément pour un poète»
Sans même maîtriser ce que les autres faisaient avant. Et je n’ai même pas les références. Je veux dire, des trucs de l’école, Jean de La Fontaine, au secours! Mais bien sûr, je suis comme eux.
(AFP/ sbo)
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