« On a tous été choqués, puis révoltés » : les syndicats de la France entière font bloc autour de la CGT du Chac après le saccage de ses locaux

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Un rassemblement pour faire bloc autour du syndicat, visé par du vandalisme et des menaces de mort, se tenait au centre hospitalier hier, avec des syndicalistes venus de loin pour apporter leur soutien au personnel menacé.

« C’est la lutte finale… » L’Internationale, le chant des travailleurs, qui s’élevait ce matin dans la cour du Centre Hospitalier Ariège Couserans (Chac), à Saint-Lizier, donnait le ton du rassemblement tenu hier matin. Près de 200 personnes, venus d’horizons aussi variés que la CGT, Solidaires, la Confédération paysanne ou les associations antifascistes s’étaient déplacées à l’appel de la CGT du Chac face à au saccage de leur local dans la nuit du 6 au 7 juillet.

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Insultes et menaces de mort, tags à la gloire de l’extrême-droite et du Rassemblement national, destruction du matériel et des archives, inondation et saccage des locaux… Rien n’a été épargné. « C’est le technicien d’astreinte qui a été prévenu par des aides-soignants qui entendaient de l’eau couler et qui a découvert ça, explique Yan Cougoureux, représentant CGT du personnel. Ça a été un vrai choc pour tout l’hôpital, au-delà même de notre personnel syndiqué. Mais le soutien a été total et on ne pourra jamais assez remercier les gens. C’est ça qui nous permet de rester debout. »

Des marques de soutien venues de toute la France

Au-delà de l’Ariège, les marques de soutien ont en effet été unanimes pour la CGT du Chac. « C’est venu de toute la France, des Yvelines, de l’Hérault, de Bordeaux ou de Marseille. On a un même un délégué de Sud santé Solidaires qui est arrivé de Paris ce matin pour nous soutenir », rapporte l’un de ses collègues.

Et ce matin, les logos des syndicats témoignent bien que l’Occitanie faisait bloc autour du Chac : Comminges, Haute-Garonne, Hautes-Pyrénées, Aude, … « Bien sûr que c’était important d’être là aujourd’hui, assure Julien Terrié, secrétaire CGT au CHU de Toulouse, venu avec plusieurs de ses collègues. Ça peut tous nous arriver, on voit ce que ça donne quand l’extrême-droite est au pouvoir, comme en Italie ou au Brésil. De par ce qu’ils représentent, les syndicats sont souvent parmi les premiers visés quand le fascisme monte et on a dû prendre des mesures pour nous protéger, ça ne nous fait pas plaisir. »

Même les retraités étaient de sortie pour soutenir leurs anciens collègues, comme Michel, 40 ans de CGT au compteur, qui ne mâche pas ses mots. « C’est pas mal, le nombre de gens qui sont venus, ça veut tout dire du retentissement qu’a eu cette affaire. C’est vraiment dégueulasse, ce qui leur est arrivé. Mais il ne fait pas s’étonner, dans ce climat. Aujourd’hui, c’est la CGT qui est visée, mais demain, si la droite arrive au pouvoir… », déplore le gaillard à la fière moustache blanche, rejoint en ce sens par une ancienne du Chac : « On a tous été choqués, puis révoltés. Vous avez vu comment les résultats de l’extrême-droite donnent des ailes aux petits fascistes ? », lâche-t-elle.

Les prises de parole ont mis l’accent sur la détermination des syndiqués à ne pas se laisser abattre.

Le ton n’était pas différent dans les différentes prises de paroles ayant rythmé le rassemblement, pouvant être résumées par cette citation d’Albert Camus concluant le discours du représentant départemental Patrice Chevallier : « Faites attention, quand une démocratie est malade, le fascisme vient à son chevet mais ce n’est pas pour prendre de ses nouvelles. »

En attendant, les représentants syndicaux ont pu reprendre leur travail dans un bureau prêté par le service de psychiatrie, leur local et le bâtiment étant totalement inutilisables. Depuis le 7 juillet, les salles ont été passées au peigne fin par les gendarmes de Saint-Girons et les techniciens de l’Identification criminelle, qui ont passé près de 8 heures à relever empreintes et indices. « On voit que c’est pris très au sérieux », confirment les représentants de la CGT au Chac, qui ont porté plainte dès la commission des faits, comme le syndicat et la direction de l’hôpital. L’enquête, toujours en cours, a été confiée au procureur de la République de Foix.

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