Opération séduction au salon mondial du tourisme à Paris pour les professionnels des Antilles-Guyane
C’est un évènement incontournable pour les amateurs de voyage. Le 48ᵉ salon mondial du tourisme qui s’est associé cette année à Destination Nature, s’est ouvert, ce jeudi 13 mars Porte de Versailles à Paris, et ce, jusqu’au 16 mars. Trois départements d’Outre-mer sont présents, dans l’espoir d’attirer toujours plus de monde.
En 2024, plus d’un milliard de personnes ont effectué un voyage à l’étranger, selon les chiffres de l’ONU Tourisme, soit 11% de plus qu’en 2023. En 2025, cette tendance ne devrait pas s’inverser. Présentes au salon du tourisme qui a ouvert ses portes ce jeudi 13 mars, la Martinique et la Guadeloupe disposent de plusieurs stands dédiés.
En 2023, ces deux destinations ont attiré plus d’un million de vacanciers malgré le contexte économique et social difficile. « C’est vrai que la conjoncture est compliquée, mais les touristes reviennent. En 2022, à cause du Covid et des manifestations, on a eu une baisse de l’attractivité et des touristes. Mais un an après, les chiffres sont remontés et on a eu un rebond de plus de 40% », annonce Hugues Toussay, président de l’Office du tourisme Sud Martinique.
La Guadeloupe veut faire mieux que les chiffres du dernier exercice, et pour ça, elle entend mettre en avant de nouveaux atouts. « Avec le contexte écologique mondial, on met en avant un tourisme éco-durable. On a un territoire préservé, donc il est question pour nous de le mettre avant et c’est cette note authentique de territoire propre et durable que nous mettons en avant pour attirer le nouveau tourisme qui est aujourd’hui très lié à ces questions », déclare Prisca Gagneur, chargé de communication à l’office du tourisme du Nord Basse-Terre.
De son côté, pour attirer les touristes, la Guyane, plus vaste territoire français, met en avant sa nature et la découverte de sa biodiversité. « Avec 96% de forêts sur notre territoire, le patrimoine naturel est fort et à beaucoup de sens et nous permet donc de faire une promotion ciblée. Mais à l’intérieur de la nature, l’observation de la faune et la flore, sont aussi des expériences à vivre, tout comme les fleuves. La Guyane, c’est de la découverte. Et à côté de tout ça, ce qui nous rend unique, c’est la base spatiale de Kourou« , se réjouit Sonia Cippe, responsable du bureau du comité du Tourisme de la Guyane à Paris.
Du côté de la Martinique et de la Guadeloupe, 70 % des touristes sont des Hexagonaux et surtout, pour la plupart, des habitués. Donc le défi pour les acteurs du tourisme est de les occuper et de trouver des moyens pour les fidéliser. Si les îles ont leurs atouts, pour les professionnels du secteur, il faut sans cesse innover. « Aujourd’hui, on essaye de changer de paradigme, glisse Hugues Toussay. Le tourisme d’aujourd’hui n’est pas celui d’il y a trente ans. »
On a lancé pour la première fois en Martinique le bureau mobile, qui va directement à la rencontre des touristes. On essaye de développer le tourisme de pleine nature et celui de bouches. À côté de ça, on essaye aussi de développer notre tourisme mémoriel pour qu’ils puissent connaître notre histoire et s’imprégner de notre culture.
Hormis le contexte social difficile, la géopolitique vient aussi jouer un rôle dans le choix des touristes, et les professionnels du tourisme l’ont bien compris. « Avec les conflits, d’autres destinations paraissent moins sûres et fiables et effectivement la Guadeloupe peut tirer avantage de ça », confie Prisca Gagneur de l’office du tourisme du Nord Basse-Terre. « C’est vrai que lorsqu’on a des conflits comme ça dans le monde, il y a des destinations qui en profitent », ajoute Hugues Toussay, président de l’Office du tourisme Sud Martinique.
Au lieu d’aller vers l’Europe de l’Est, il y a des touristes qui vont se diriger vers la Caraïbe quelque part, on va bénéficier de ces évènements qui sont déplorables.
Hugues Toussay, président de l’Office du tourisme Sud Martinique.
Pour les attirer, les acteurs du monde du tourisme veulent surfer sur l’aspect « île sécure« , souffle le représentant martiniquais. « Les touristes, lorsqu’ils se déplacent vers un pays, ils regardent s’ils ont une couverture sanitaire en cas de problème et ça, on bénéficie de cela aux Antilles en tant que territoire français ».
Même si dans les allées du salon et aux abords des stands ultramarins, les visiteurs croisés semblent avant tout vouloir privilégier l’aspect culturel, et les températures tropicales de ces destinations à l’heure de choisir la destination de leurs prochaines vacances.
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