« Oubliez-nous pas! » lancent des associations avant un premier budget secoué par Trump

Le gouvernement Holt présente son premier budget mardi dans un contexte de tension commerciale sans précédent marqué par la guerre commerciale entre le Canada et les États-Unis. Mais les tarifs douaniers ne doivent pas éclipser les autres enjeux, plaident différentes associations.

On craint que le budget soit coloré par ce qui se passe au niveau mondial, résume Norma Dubé, la présidente de l’Association des aînés du N.-B. Selon elle, tarifs ou pas, la province doit offrir de l’aide aux populations vulnérables, comme les aînés.

On entend déjà qu’il va y avoir des délais et des délais. Mais oubliez-nous pas!, avise-t-elle.

Norma Dubé est présidente de l’Association des aînés du N.-B.

Photo : Radio-Canada / Alix Villeneuve

En effet, Susan Holt prépare le terrain pour des compressions budgétaires en réaction à l’incertitude tarifaire. Des promesses électorales devront être abandonnées.

Dans le milieu associatif, plusieurs groupes ne veulent pas que leurs priorités deviennent secondaires.

Stéphanie Babineau, souriante, dans son bureau.

Stéphanie Babineau souhaite que le budget en Éducation soit augmenté à une proportion supérieure que celle de l’inflation.

Photo : Radio-Canada / Alix Villeneuve

Stéphanie Babineau, de l’Association des enseignants francophones, pense que le budget en Éducation doit continuer de croître malgré un contexte énormément différent

C’est également important de ne pas oublier [que les élèves] ont des besoins, et qu’on a une responsabilité sociale de subvenir aux besoins de ces enfants-là!

Yvon Godin pose pour une photo dans une salle de conférence, sous un chandelier.

Yvon Godin, président de l’Association francophone des municipalités du Nouveau-Brunswick (AFMNB), le 21 septembre 2022 à Fredericton.

Photo : Radio-Canada / Pascal Raiche-Nogue

Les discussions sur la réforme fiscale des municipalités traînent depuis plusieurs mois, et les tarifs pourraient à nouveau couper l’élan, craint l’Association des municipalités francophones.

On sentait qu’on allait dans la bonne direction, mais je vous dirais que depuis les 6 dernières semaines, on ne sait plus ce qui va sortir de ça mardi, raconte le président Yvon Godin. N’oubliez pas le reste! lance-t-il.

On ne peut pas, à cause [des tarifs] tout arrêter au niveau de la province.

Une citation de Yvon Godin, président de l’AFMNB

Plus d’investissement, en réponse aux tarifs

Cependant d’autres groupes plaident que le contexte économique rend encore plus nécessaires des investissements dans leurs milieux.

Louis-Philippe Gauthier debout dans un stationnement ensoleillé.

Louis-Philippe Gauthier, vice-président en Atlantique de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI), en entrevue à Moncton, au Nouveau-Brunswick, le 31 mars 2024.

Photo : Radio-Canada / Babatundé Lawani

La Fédération de l’entreprise indépendante souhaiterait que Fredericton offre des allègements fiscaux aux entrepreneurs pour composer avec l’incertitude économique.

Essentiellement, permettre aux entreprises de réinvestir, d’avoir des sous de plus dans leurs opérations pour être en mesure, de façon générale, de pallier la potentielle récession qui va s’en venir, demande Louis-Philippe Gauthier, le vice-président atlantique.

Jean-Philippe Raîche debout dans un stationnement.

Jean-Philippe Raîche en entrevue à Fredericton, le 12 mars 2025.

Photo : Radio-Canada / Alix Villeneuve

Du côté culturel, Jean-Philippe Raîche, le président de l’Association acadienne des artistes professionnels, fait un lien sans détour entre l’importance d’aider les artistes et la rhétorique annexionniste du président Trump.

Qu’est-ce qu’il fait qu’on n’est pas américain? C’est notre culture!

Une citation de Jean-Philippe Raîche, président, de l’Association acadienne des artistes professionnels du N.-B.

Il ajoute que c’est c’est une situation de crise et dans une situation de crise, la culture c’est important.

René Legacy en conférence de presse.

Le ministre des Finances du Nouveau-Brunswick, René Legacy, a annoncé un déficit de projeté de 400 millions de dollars pour l’année 2024-2025.

Photo : Radio-Canada / Nouemsi Njiké

Pas d’équilibre budgétaire

Les libéraux avaient promis d’équilibrer leur budget, toutefois tout indique que cette promesse sera repoussée. Le ministre des Finances. René Legacy, allant même jusqu’à dire qu’équilibrer le budget serait « difficile, voire impossible » cette année.

Jean-Claude Basque interviewé par vidéoconférence.

Jean-Claude Basque espère que le budget n’ouvre pas une plus grande porte au privé en santé.

Photo : Radio-Canada

Peu d’associations vont toutefois le reprocher à la province, comme le souligne Jean-Claude Basque de la Coalition de la Santé du N.-B. On a eu des surplus pendant des années, on l’a mis pour réduire la dette.

Maintenant je pense qu’il faut mettre les argents nécessaires pour aider les gens.

Une citation de Jean-Claude Basque, trésorier de la Coalition de la Santé du N.-B.

Toutefois la Fédération canadienne des contribuables s’inscrit en faux.

Lorsqu’ils font des déficits, ils ne font que repousser le problème à plus tard, rétorque Devin Drover, le directeur atlantique de la fédération.

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Kevin Drover est directeur pour l’Atlantique à la Fédération canadienne des contribuables. yenttaxpayersbudgetsub01frame512

Photo : Radio-Canada / Alix Villeneuve

Moins d’argent sera ainsi gaspillé dans les taux d’intérêt, et plus pourra être utilisé pour financer des services, lance-t-il.

L’heure de vérité

Norma Dubé espère que le budget de mardi annoncera plusieurs des mesures qui ont été demandées à la province.

Il n’y a pas juste le processus, des fois le résultat est important, lance-t-elle. On continue d’être encouragé, le ton du gouvernement est très positif. Les portes sont ouvertes à la discussion.

Mais il ne faudrait pas oublier qu’on a besoin d’un petit peu d’action de temps en temps.

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