Papouasie-Nouvelle-Guinée: le Pape nomme le premier archevêque local de Mount Hagen

Delphine Allaire – Cité du Vatican

Mount Hagen, chef-lieu des Hautes-Terres occidentales de Papouasie-Nouvelle-Guinée, à plus de 1 600 mètres d’altitude dans l’océan Pacifique, a son premier archevêque local. Six mois après la visite historique du Souverain pontife argentin, quarante ans après celle de Jean-Paul II, la nomination ce mardi de Mgr Clement Papa, 54 ans, comme nouvel archevêque de Mount Hagen résonne comme un événement historique à l’échelle mélanésienne, océanienne et donc universelle. «Si loin de Rome et pourtant si proche du cœur de l’Église catholique», soutenait François à propos de la Papouasie-Nouvelle-Guinée devant les autorités locales et régionales, le 7 septembre 2024, au bord de la mer de Corail.

Dixième évêque local sur les 22 de la conférence épiscopale

Après 90 ans d’évêques et archevêques de nationalités et de langues différentes -américaine, allemande, australienne- ayant contribué à la construction du diocèse depuis la première évangélisation, Mgr Papa, jusqu’à présent coadjuteur, est le premier archevêque local à partager la même langue que ses ouailles de cette province montagneuse et tellurique. Il devient le dixième évêque local des 22 que compte actuellement la conférence épiscopale du pays.

Né dans les terres perchées de l’ouest du pays encore sous domination australienne, le 22 février 1971, d’un père lui-même catéchiste à Mount Hagen, Clement Papa entre au séminaire du Saint-Esprit à Port Moresby en 1995, après des études de philosophie. Il est ordonné prêtre à 28 ans, en décembre 1999, et obtient parallèlement un doctorat en théologie systématique, à l’université de théologie de Melbourne, en Australie. En présence de milliers de fidèles des Hautes-Terres et d’autres régions de la fervente île-continent, il est ordonné archevêque coadjuteur dans la paroisse de Rebiamul, au milieu des chants et danses traditionnelles, lors d’une mémorable célébration eucharistique, le 3 août 2024, un mois avant l’arrivée du Pape dans le pays.  

Deux Successeurs de Pierre dans les confins océaniens

Lors de son 45e voyage apostolique en Papouasie-Nouvelle-Guinée, dans le cadre d’une longue tournée en Asie du Sud-Est et en Océanie, la plus longue du pontificat, François a plaidé à de multiples reprises pour que les fidèles catholiques du pays continuent de tisser une œuvre évangélisatrice patiente, sans se laisser décourager. «Courage, ne craignez pas, peuple papousien! Ouvrez-vous à la joie de l’Évangile, ouvrez-vous à la rencontre avec Dieu, ouvrez-vous à l’amour des frères», avait lancé l’évêque de Rome, marchant dans les pas de son prédécesseur polonais.

Jean-Paul II s’était en effet rendu dans le pays à deux reprises, en 1984 et en 1995. Lors de sa première venue, l’ancien archevêque de Cracovie avait même célébré une messe pour l’évangélisation à Mount Hagen, marquant le centenaire d’une évangélisation aux origines difficiles. Cette étape dans l’arrière-pays aussi surprenante que féconde est comparable à celle du Pape François à Vanimo, petit bourg entre jungle et mer turquoise. Elle manifeste en l’espace de quarante ans la croissance d’une aventure missionnaire inculturée, dans la communion, la participation et la mission. Une Église jeune à la foi forte dont un nouveau signe a été rendu visible par la présente nomination.