Les secours sont en route pour une région reculée de Papouasie-Nouvelle-Guinée où un énorme glissement de terrain s’est produit dans la nuit de jeudi à vendredi. Un pan de roches et de terre qui s’est détaché d’un mont, dévalant en contrebas. La coulée de terre aurait touché le village de Kaokalam, dans la province d’Enga, à environ 600 km au nord de la capitale Port Moresby, vers 3 heures du matin, alors que la plupart des habitants dormaient. Cinq autres villages dans la zone de Maip Mulitaka ont été touchés par, selon un photographe de l’AFP sur place.
Le Premier ministre James Marape a déclaré dans un communiqué qu’il n’était pas encore pleinement informé de la situation, mais a assuré que les autorités compétentes travaillaient pour faire face à la catastrophe. Le gouverneur de la province d’Enga, Peter Ipatas, a indiqué que « plus de six villages » avaient été frappés, avec des « pertes humaines et des dégâts matériels ».
Moyens dérisoires
Selon le média australien ABC, un premier bilan ferait état d’au moins cent morts, un nombre appelé à augmenter quand les secours seront véritablement organisés pour seconder les habitants survivants, déjà à la tâche. Avec des moyens dérisoires – lampes frontales, machettes, haches -, ceux-ci tentent depuis des heures pour dégager des tas de pierres et de gravats et trouver des habitants ensevelis. Sur des photos et vidéos diffusées sur les réseaux sociaux, on voit des habitants escalader d’énormes rochers, éparpillés parmi les troncs d’arbres et les débris laissés par le glissement de terrain, pour évaluer les dégâts, et d’autres évacuées des personnes coincées sous des bouts de maison ensevelis.
Une équipe de secours – composée de médecins, militaires, policiers, membres d’agences onusiennes – a été dépêchée sur les lieux pour évaluer les dégâts et prendre en charge les blessés. Selon la secrétaire générale par intérim de l’antenne nationale de la Croix-Rouge, Janet Philemon, il faudra peut-être deux jours aux services d’urgence et à l’aide pour atteindre la zone. Elle estime qu’entre 100 et 500 personnes peuvent avoir été blessées ou tuées. « Il n’y a aucune indication de séisme ou de quoi que ce soit qui ait pu déclencher » le phénomène, a-t-elle expliqué à l’AFP, ajoutant que la zone touchée est un lieu d’exploitation minière aurifère et que le glissement de terrain a pu être provoqué par de fortes pluies.
Située juste au sud de l’équateur, la région fait régulièrement l’objet de violentes précipitations meurtrières. Selon les médias de l’archipel, le glissement de terrain a bloqué une route d’accès à la ville de Porgera, stoppant les opérations de la grande mine d’or qui s’y trouve, et l’accès aux villages ensevelis.
La Papouasie-Nouvelle-Guinée est un pays en développement, 85 % de la population vit en zone rurale. Avec 10 millions d’habitants, c’est le pays le plus peuplé du Pacifique Sud après l’Australie. Bien que 840 langues y soient parlées, les communications sont difficiles : il y a peu de routes en dehors des grandes villes, et en dehors de Port Moresby, les télécommunications sont artisanales. Seulement 1,66 million de personnes à travers le pays utilisent Internet.
Crédit: Lien source
Les commentaires sont fermés.