«L’essentiel»: Quel regard portez-vous sur les violences exercées par des parents lors de matchs de jeunes, qui se sont déjà produits à Bous, Soleuvre et Merl cette saison?
Georges Mischo, ministre des Sports: Je ne peux pas accepter des scènes pareilles, que ce soit en tant que ministre ou en tant que père de deux adolescents sportifs. Je n’ai jamais assisté à des cas aussi graves, mais j’ai souvent vu des parents auxquels il fallait rappeler que ce n’est «que» du sport et non pas la guerre. Je le dis toujours: la violence n’a pas sa place dans le sport!
C’est un phénomène qui prend de l’ampleur?
Je pense que oui, même s’il y a toujours eu des parents injurieux au bord des terrains. Je pense que les cas sont surtout plus médiatisés aujourd’hui, à l’heure des réseaux sociaux, où tout le monde peut filmer à tout moment. Mais certains parents, et des entraîneurs aussi, projettent sur les enfants les désirs de réussite qu’eux n’ont pas connus et cela doit être thématisé. Le sport doit être un plaisir pour les enfants, pas un objet de projection des parents.
Certains sports sont-ils plus touchés que d’autres?
Les sports collectifs sont les plus concernés. Une course par exemple, à pied ou dans un bassin, est moins sujette à la frustration sur une décision arbitrale qu’un match de foot, de hand ou de basket.
Comment y remédier?
J’échange sur le sujet avec les fédérations, et notamment avec le président de la Fédération de football Paul Philipp, qui partage ce constat. Je pense qu’il est temps de lancer une campagne, avec le ministère, les fédérations et les clubs, sur la nécessité du respect sur et autour du terrain.
Cela peut-il suffire? Les banderoles de respect et fair-play sont déjà nombreuses dans les stades.
Ce ne serait qu’un début en effet. Il me semble surtout vital d’accentuer la gestion de la violence dans la formation des entraîneurs par l’INAPS (Institut national de l’activité physique et des sports).
Pourquoi?
Ce sont eux qui forment les joueurs, deux à quatre fois par semaine. Il faut remettre le respect au cœur de la pédagogie. Comme nous tous, les jeunes sportifs apprennent des fois plus en perdant qu’en gagnant. Les entraîneurs doivent aussi savoir le transmettre.
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