Paris 2024 – Après le succès compliqué face à la Guinée : comme un air des Bleus de Deschamps, et c’est inquiétant

L’équipe de France a peiné, longtemps, mais est repartie avec la victoire et trois points qui lui offrent un pont doré vers les quarts de finale. Un succès minimaliste, loin des vagues d’ivresse du Vélodrome contre les États-Unis (3-0). Face à la Guinée (1-0), adversaire supposé le plus abordable du groupe A, les joueurs français ont joué petit bras, sans allant ni tranchant, attendant arrêtés que le talent de l’un fasse basculer dans son sillage le destin de tous les autres. 

Défense balbutiante et attaque lénifiante

Dans les tribunes de l’Allianz Riviera, à Nice, une ombre familière est apparue. En vacances après un Euro 2024 mitigé, achevé face aux futurs vainqueurs espagnols en demi-finales, Didier Deschamps a profité de son temps libre pour supporter l’équipe de France olympique et, pourquoi pas, recueillir quelques informations utiles en vue de la liste de rentrée. À croire que l’influence du big boss des A ne cesse de déteindre sur ses pairs, les hommes de Thierry Henry ont imité les grands : un jeu stéréotypé, sans aspérité ni mouvement.

Opposés à des Guinéens dynamiques et disponibles, les Bleus ont essuyé un sacré avertissement, ou plutôt plusieurs. Le premier acte a d’ailleurs été très pénible pour ces derniers, qui ont pu remercier le VAR de refuser deux buts guinéens (à raison) pour des positions de hors-jeu. Une fébrilité défensive prégnante symbolisée par la nervosité transpirant du maillot de Loïc Badé, averti et coupable de nombreuses interventions grossières.

Joris Chotard face à Nabi Keita lors de France – Guinée.

Crédit: Getty Images

Le danger de copier un modèle éculé

Autre tare qui renvoie aux Bleus de DD, l’incapacité du collectif à se connecter avec le numéro 9. Pourtant pas avare de courses et d’appels, Alexandre Lacazette a mangé son pain noir sur le front de l’attaque, remplacé en fin de rencontre la tête chargée de frustration. Comme souvent sous le règne Deschamps, la décision est venue d’une action anodine, construite sur les braises d’un talent ardent, celui de Michael Olise, déjà proche d’ouvrir la marque en première période.

Passeur décisif pour Kiliann Sildillia (76e), Olise a revêtu la cape de super-héros qu’a souvent portée Kylian Mbappé à l’échelon supérieur. Cette symétrie portait un reflet flatteur à l’orée de 2023, après un Mondial qatari au scénario homérique. Mais depuis, le charme est rompu et l’emphase évaporée, laissant place à la lassitude, voire pire, au désintérêt. L’auréole olympique devrait suffire à éviter le pire mais la formule « minimalisme poussé à l’extrême = victoire » a prouvé à l’Euro 2024 qu’elle était éculée. Henry le sait certainement : s’il veut conquérir l’or, le chemin passera certainement par des performances de l’acabit de l’entrée en lice. Et parce que Paris est une fête.   

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Lacazette en guide, Olise en artificier : le résumé vidéo de la victoire des Bleus

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