Paris 2024 -« C’est la France qui a gagné »: un titre mais un doublé historique pour Manon Apithy-Brunet et Sara Balzer
Le feu et la glace. Mais un bonheur commun. Ce n’était pas une journée comme les autres. Ni une finale surtout comme les autres. Pour la cinquième fois seulement de l’histoire, Manon Apithy-Brunet et Sara Balzer ont offert à la France un formidable doublé olympique. « C’était une journée incroyable« , ont confié les deux championnes à l’issue de cette finale si singulière et de ce lundi où elles ont marqué l’histoire de l’escrime hexagonale. « Franchement pour moi, on a gagné l’or ensemble. Evidemment, elle a la médaille d’argent, et c’est différent. Mais c’est la France qui a gagné aujourd’hui« , a glissé tout sourire Manon Apithy-Brunet, qui devient la première sabreuse tricolore championne olympique.
C’est évidemment plus facile à dire quand on a la médaille d’or autour du cou. Mais l’impression est bien là après ce lundi où le Grand Palais a été en ébullition au rythme des exploits de ses deux sabreuses. « On peut difficilement demander mieux. Je suis très contente d’avoir partagé cette finale avec Manon même si l’objectif, c’était l’or », a d’ailleurs reconnu Sara Balzer d’une belle dignité malgré cette déception finale. « Les deux plus belles médailles et à Paris, que pourrais-je avoir de plus ! », a résumé de son côté Matthieu Gourdain, l’entraîneur du sabre féminin français.
J’ai juste profité, j’ai adoré ça, j’étais libre
Si elles partageront toutes les deux à vie ce souvenir unique, leur bonheur est réel, même si la différence est évidemment notable entre l’or et l’argent. Mais ces médailles marquent aussi pour toutes les deux des évolutions dans leur carrière. Si Manon Apithy-Brunet rentre dans l’olympe avec ce titre après ses médailles ramenées de Tokyo (bronze en individuel et argent par équipes), Sara Balzer confirme de son côté son année d’exception en passant un nouveau cap dans un grand championnat. « Ça a été une belle saison. Je suis très fière de moi. En tant que favorite, on a une énorme pression. Et je suis très contente d’avoir répondu présente pour mes premiers Jeux individuels« , lance l’Alsacienne, qui s’est imposée comme l’épouvantail du circuit depuis des mois.
Si les deux Tricolores ont montré tout au long de la journée leur caractère diamétralement opposée – « Manon a une spontanéité naturelle et Sara est peut-être plus structurée, résolue« , résumait Mathieu Gourdain -, Manon Apithy-Brunet, forte de ces expériences passées et de sa personnalité attachante, a peut-être mieux su se nourrir de cette douce folie parisienne qui enflamme ces Jeux. Car si la Strasbourgeoise d’un naturel qu’elle avoue anxieux a semblé focus et fermée sur elle-même, la Lyonnaise a à l’inverse profité comme personne de cette journée. « Dès que je suis arrivée, j’étais heureuse. Je me suis dit : ‘vis-le jusqu’au bout’. J’étais libérée. C’était moi. J’avais juste envie d’apprécier ce moment tellement beau, tellement fort. (…) J’ai juste profité. J’étais puissance. J’ai adoré ça, j’étais libre« , a confié la nouvelle championne olympique.
Ils étaient là pour nous. Ils étaient fiers de nous
Et si cette finale était forcément « spéciale » comme toujours quand on joue une autre Française pour un titre dixit Sara Balzer, les 8000 personnes du public du Grand Palais ont en plus été à la hauteur de ce moment atypique. « On sentait qu’ils n’avaient pas choisi quelqu’un. Donc c’était génial« , a apprécié la numéro 2 mondiale. « J’ai trouvé ça cool car ils supportaient l’une comme l’autre. Ils étaient là pour nous. Ils étaient fiers de nous« , a complété Manon Apithy-Brunet, qui a offert en prime au public l’une des images déjà de ces Jeux assurément.
Sa célébration sur la piste avec son mari – le sabreur Boladé Apithy (éliminé en 8es aux JO de Paris) – restera dans les mémoires. « J’en ai rêvé qu’il me saute dans les bras. Et il l’a fait« , a savouré la sabreuse dorée avec son bonheur communicatif. Et si elles ont promis d’aller fêter ces médailles « ensemble » selon Sara Balzer, elles ont aussi à cœur de profiter au maximum avant de se reconcentrer sur l’autre objectif qu’elles rêvent d’accomplir ensemble : aller chercher un titre par équipes pour faire à nouveau le bonheur de la France. « On vise l’or. Mais on a aucune certitude même si on a une très belle équipe, prévient l’Alsacienne. Là je vais en profiter. Mais j’y pense déjà. J’ai hâte cependant« . Le Grand Palais aussi.
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