Dans un pays dont les élites n’ont que l’expression « valeur travail » à la bouche, voilà un paradoxe qui n’est pas souvent évoqué. « Le patrimoine hérité est redevenu le déterminant fondamental pour atteindre le haut de la distribution des niveaux de vie », soulignait en 2021 une étude du Conseil d’analyse économique (CAE). Autrement dit, bien plus encore que les inégalités salariales, les différences de niveaux de vie sont désormais liées au fait de détenir ou non du patrimoine.
Or, le constat est sans appel. Si la part du patrimoine a augmenté dans l’économie du pays, celui-ci est de plus en plus inégalement réparti, et de moins en moins taxé, conduisant à une concentration toujours plus forte des richesses. Il est aussi, de plus en plus, le fruit de l’héritage, favorisant la constitution d’une élite de rentiers.
Le patrimoine des riches se multiplie, celui des pauvres se divise
Les chiffres parlent d’eux-mêmes. « Début 2021, la moitié la mieux dotée des ménages vivant en France possède 92 % de la masse de patrimoine brut de l’ensemble des ménages », selon l’Insee, soit un minimum de 177 200 euros. L’autre moitié de la population se partage les 8 % restants.
Et plus on monte dans l’échelle sociale, plus la part de patrimoine est élevée : 34 % pour les 5 % les mieux dotés, 15 % pour le 1 % en haut du tableau. Les écarts semblent encore plus criants en euros : les 10 % les plus pauvres
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