Un écrin pour un club emblématique
Pour mener à bien cette découverte inédite, la responsable de la Mission Ville d’art et d’histoire Cécile Tison s’est…
Un écrin pour un club emblématique
Pour mener à bien cette découverte inédite, la responsable de la Mission Ville d’art et d’histoire Cécile Tison s’est associée, en plus de l’association « Pau, Reine des sports », avec la bible de l’Elan béarnais, Gérard Bouscarel, ancien journaliste de « La République des Pyrénées » dévolu au club, qui finira par en être le directeur sportif et le speaker. De quoi parsemer la visite patrimoniale d’anecdotes croustillantes qu’on n’aura pas le temps ici de toutes détailler.
La visite commence à l’extérieur du Palais, inauguré en 1991, avec sa forme qui hésite entre le cube et la pyramide. Les deux guides reviennent sur l’histoire du club de basket emblématique du Béarn, né en 1931 à Orthez. À partir du milieu des années 80, malgré l’attachement local, l’Elan est trop à l’étroit à La Moutète, dans une commune qui n’est plus de taille face à la professionnalisation de ce sport. Gérard Bouscarel rappelle que beaucoup ont été intéressés : Toulouse, Bayonne, les Girondins… Mais le mythique « prési » Pierre Seillant s’accorde avec André Labarrère pour que Pau reprenne le flambeau.
C’est d’abord la Croix du Prince qui est dans le viseur pour accueillir le site, mais plus près de l’autoroute et donc des supporters orthéziens, expliquent les guides du jour, ce sont les terrains du Pont-Long qui sont choisis. Le projet architectural, mené par Michel Camborde et Jean-Michel Lamaison, s’inspire du Palais omnisports de Bercy construit en 1984. « Il y a une véritable filiation », commente Cécile Tison, même si le palois n’est, lui, pas décaissé, car bâti sur des terrains marécageux.
Un bâtiment à la pointe
« C’est une architecture exceptionnelle pour l’époque, même si on s’y est habitué aujourd’hui », pose la responsable, « novatrice par sa fonctionnalité et son esthétique ». Elle relève notamment l’accès de plain-pied pour les secours et la logistique, le verre – moins tendance aujourd’hui – mais qui permet d’avoir une lumière naturelle jusque sur le parquet, la voûte de bois et de métal et sa poutre de 75 mètres de long, la construction rapide – en 15 mois – notamment grâce à quatre grues qui ont monté en parallèle les quatre piliers.
La médiatrice relève aussi le « soft power » que représentait pour Pau cette salle de 7 700 places réalisée pour 78 millions de francs (12 M€ environ) : « Le Palais a beaucoup fait pour l’image de Pau », en inspirant le Real Madrid par exemple, mais c’est en Chine à Xi’An qu’il a son jumeau. Aujourd’hui encore il fait référence, en s’adaptant notamment à d’autres sports, comme le tennis avec l’Open Terega ou le hand avec, très récemment, le match de préparation des Bleues face à la Norvège.
Gérard Bouscarel se rappelle, lui, du déluge qui a assorti l’inauguration en présence du président de l’Assemblée nationale de l’époque Laurent Fabius : « Les places pour le match d’ouverture contre le CSP Limoges – l’adversaire traditionnel – sont parties en 3 heures et des jeunes Bordelais avaient dormi sur place dans une tente pour ne pas manquer la rencontre qui avait lieu le soir. C’était fou ! » Sans compter que l’Elan les battra d’un point. « Une politesse peut-être ? » ose Cécile Tison. « Jamais ! » répond le journaliste retraité, offusqué.
Des enfants conquis
Les anecdotes continueront dans les coulisses. Dans le « hall of fame » qui affiche le palmarès de l’Elan, ses coupes dont une copie de la Korac, des maillots emblématiques et les souvenirs de joueurs incontournables, aux vestiaires des locaux – où la troupe entre en silence comme dans une véritable cathédrale -, du parquet où les enfants ne peuvent pas s’empêcher de bondir vers les paniers même sans ballon, à la salle de presse où les supporters en culottes courtes investissent les places de leurs idoles derrière les micros…
Les guides font remarquer la hauteur des portes, adaptées à ces sportifs hors norme, les chambres noires prévues pour que les journalistes développent directement leurs photos – plus d’actualité -, les loges qui ont permis le développement économique du club, mais aussi la simplicité des lieux notamment la salle de musculation ou les vestiaires… « C’était aussi le premier stade précâblé à l’époque, les caméras pouvaient arriver et se brancher directement », précise Cécile Tison sur le parquet. De quoi gonfler la nostalgie de son acolyte, qui regrette que le basket n’ait plus cette manne médiatique et l’Elan la même aura. Mais c’est une autre histoire.
Pau, Reine des Sports fait ses JO à la chapelle de la Persévérance du 24 juillet au 11 août
L’association « Pau, Reine des Sports » qui raconte l’histoire des sports dans la cité royale, de 1830 à nos jours, s’est diversifiée à l’occasion du passage de la flamme olympique le 20 mai. Elle avait alors exposé, dans la salle Henri Faisans du Palais Beaumont où avait lieu la réception des officiels, des panneaux avec photos, textes et coupures de presse relatant l’histoire du handisport dans les Pyrénées-Atlantiques. L’exposition ne sera pas éphémère et doit circuler dans plusieurs endroits, dont la chapelle de la Persévérance, rue de Gontaut Biron à Pau, du 24 juillet au 11 août. On y verra aussi, nous a confiés le président Jean-Pierre Broutschert, les Béarnais qui ont participé aux JO, les athlètes mais aussi les entraîneurs et les actifs des fédérations sportives, ou encore des photos inédites du passage à Pau de la flamme en 1968.
Visite des coulisses du stade du Hameau ce samedi 27 juillet à 17h, tarifs : 6€, réduit 4€, gratuit moins de 5 ans. Réservations à l’office de tourisme ou sur www.tourismepau.com. À la rentrée, la mission Ville d’art et d’histoire passera en mode équitation, prévoyant notamment des focus sur l’hippodrome et le Pau Hunt.
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