Les Nations unies tirent la sonnette d’alarme sur la situation au Soudan. Plus de 100 personnes, dont vingt enfants, seraient mortes dans des attaques lancées vendredi 11 avril par les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) sur des camps de déplacés et une ville du Darfour, dans l’ouest du pays.
Le comité local de résistance à El-Facher, un groupe prodémocratie, avait fait état, vendredi, de 57 civils tués dans les attaques. L’armée avait donné, de son côté, un bilan de 74 morts à El-Facher, la dernière capitale dans le Darfour tenue par ses troupes, et contre laquelle les paramilitaires ont intensifié leurs attaques ces dernières semaines. Parmi les victimes figuraient neuf travailleurs humanitaires, a déploré le bureau onusien.
Les FSR se sont contentées de nier, samedi, l’authenticité d’une vidéo diffusée par des activistes, montrant des civils tués à Zamzam. Dans un communiqué, elles ont dénoncé une « mise en scène » et une « tentative désespérée de criminaliser » ses forces.
Le groupe rebelle est en guerre contre l’armée depuis près de deux ans. Il a lancé des « assauts terrestres et aériens coordonnés sur El-Facher ainsi que sur les camps de déplacés de Zamzam et d’Abou Chouk », a indiqué le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies.
« Nouvelle escalade meurtrière »
Des activistes ont fait état, par ailleurs, de dizaines d’étudiants tués dans une école coranique à Zamzam où les attaques ont repris ce samedi selon une ONG locale. Les camps densément peuplés de Zamzam et Abou Chouk, en périphérie d’El-Facher, sont en proie à la famine, un fléau qui devrait s’étendre à cinq autres zones du Darfour-Nord, selon une évaluation soutenue par l’ONU.
La coordinatrice humanitaire de l’ONU au Soudan, Clémentine Nkweta-Salami a dénoncé « une nouvelle escalade meurtrière et inacceptable avec une série d’attaques brutales contre les personnes déplacées et les travailleurs humanitaires au Soudan ».
Au Soudan, troisième plus grand pays d’Afrique en superficie, l’armée tient de larges pans de territoire dans l’Est et le Nord, et les paramilitaires contrôlent la grande partie du Darfour et certaines parties du Sud.
Le conflit a fait des dizaines de milliers de morts, déraciné plus de 12 millions d’habitants et provoqué la pire crise humanitaire récente, selon l’ONU et l’Union africaine. L’armée comme les paramilitaires sont accusés d’exactions et crimes de guerre.
L’ONU estime qu’environ deux millions de personnes sont confrontées à une insécurité alimentaire extrême au Soudan et que 320.000 sont frappées par la famine.
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