Plus de 30 millions de Soudanais en urgence humanitaire

Plus de 30 millions de Soudanais ont besoin d’une aide humanitaire urgente, en raison des conséquences de la guerre qui se poursuit depuis avril 2023 entre l’armée et les Forces de soutien rapide (FSR).

Les Nations unies affirment que les enfants sont les plus touchés et ont besoin d’assistance, et ils appellent à une mobilisation internationale “sans précédent” face à une crise humanitaire “horrible”, et demandent 4,2 milliards de dollars pour fournir cette aide.

Le Bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) a confirmé que “le Soudan reste plongé dans une crise humanitaire d’une ampleur terrifiante”, et denonce les obstacles à l’acheminement de l’aide humanitaire. Il a ajouté : “La faim et la famine se propagent à cause des décisions prises chaque jour pour continuer cette guerre, sans tenir compte du prix que paient les civils”, soulignant que “les besoins sans précédent au Soudan nécessitent une mobilisation inédite de la part de la communauté internationale”.

Cela survient alors que des efforts se poursuivent sur la seine internationale visant à mettre fin à la guerre, tandis que l’armée dirigée par Abdel Fattah al-Burhan rejette ces initiatives, alors que le chef des Forces de soutien rapide, Mohamed Hamdan Dagalo, dit Hemedti, a annoncé sa disposition pour des négociations visant à cesser les hostilités.

Raison de la poursuite de la guerre

Des rapports indiquent que le refus d’Al Burhan de négocier est principalement dû à l’infiltration des Frères musulmans dans les structures de l’État, et plus particulièrement dans l’institution militaire. Selon ces rapports il y’a des accusations récurrentes selon lesquelles le mouvement islamique contrôlerait les décisions de l’armée soudanaise et la pousserait à poursuivre la guerre plutôt que d’opter pour des solutions qui excluraient le régime d’Al Béchir de l’équation du pouvoir et de la politique.

Le Dr Othman Mirghani, analyste et écrivain soudanais, affirme qu’: “Après la chute du régime de Béchir, l’armée soudanaise a été accusée d’entraver la réalisation des revendications de la révolution populaire, bien qu’elle ait annoncé son soutien à celle-ci et ait évincé Béchir du pouvoir. Cependant, elle a continué à freiner les démarches de démantèlement du système du mouvement islamique.”

Il a ajouté dans une déclaration : “Récemment, le mouvement islamique a annoncé son soutien à l’armée soudanaise, et ses brigades militaires se sont engagées dans les combats depuis le déclenchement de la guerre entre l’armée soudanaise et les Forces de soutien rapide.”

D’autres rapports ont indiqué que les Frères musulmans avaient rejeté toute initiative ou tentative de mettre fin au conflit interne au Soudan entre l’armée et les Forces de soutien rapide, un conflit qui s’étend jour après jour, après que le mouvement islamique a réussi à infiltrer de nombreuses tribus dans la guerre.

Cela révèle, selon ces rapports, leur rôle terroriste dans la région, visant à perpétuer l’instabilité au Soudan.

Selon ces mèmes rapports, de nombreuses élites soudanaises tenaient les Frères musulmans et l’ancien régime pour responsables des affrontements sanglants, de la destruction des institutions de l’État et du pillage des richesses du pays.

Parmi les groupes armés les plus engagés aux côtés de l’armée figure la “Katiba Al-Baraa ibn Malik”, une milice composée de combattants appartenant au service de sécurité secret du mouvement islamique, appelé “sécurité populaire”.

Poursuite des violations

Parallèlement, de graves violations contre les civils se poursuivent au Soudan, perpétrées par l’armée et les forces qui lui sont alliées. La dernière en date est celle annoncée par les Nations unies, qui ont signalé des exécutions de masse à Khartoum, en dehors du cadre légal.

Le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, Volker Türk, a confirmé que des exécutions extrajudiciaires à grande échelle ont été perpétrées contre des civils à Khartoum, après que les Forces armées soudanaises ont repris le contrôle de la ville le 26 mars.

Volker Türk a déclaré dans un communiqué publié jeudi que de nombreux cas d’exécutions sommaires de civils ont eu lieu dans plusieurs zones de Khartoum, sur la base de soupçons apparents de collaboration avec les Forces de soutien rapide.

Il a affirmé que “les exécutions extrajudiciaires constituent de graves violations du droit international des droits de l’homme et du droit international humanitaire”, insistant sur la nécessité de poursuivre les auteurs de ces violations, y compris les responsables hiérarchiques, pour ces actes inacceptables au regard du droit pénal international.

Avant ces violations, il y’a eu l’utilisation d’armes chimiques dans le bombardement de la région de Shangel Tobay, dans l’État du Darfour-Nord, provoquant des blessures graves chez cinq déplacés, la destruction des infrastructures et des habitations, ainsi que des cas d’empoisonnement chez les habitants.

Elles ont également été suivies par le massacre du marché de Turrah, où des centaines de civils ont péri à la suite d’un bombardement de l’armée de l’air soudanaise, selon un rapport du New York Times.

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