Les Groupes GBH et CMA/CGM sont visés par une plainte avec constitution de partie civile. Elle a été déposée hier en Guadeloupe.
Les plaignants, la CGTG et le MIR dénoncent les marges de ces grands groupes économiques et d’autres, et saisissent les juges d’instruction.
C’est la continuité d’une première procédure remontant à juin 2024, et qui était restée discrète à l’époque afin de permettre à la justice de mener ses investigations en toute liberté.
Or, malgré le désistement du parquet pointois au profit du parquet national financier, rien n’a été fait à ce jour. Les avocats ont également saisi la Présidente de l’Assemblée Nationale.
Les précisions de Maître Gladys Démocrite, avocate au barreau de Guadeloupe :
Nous avons déposé plainte avec constitution de partie civile, c’est à dire que nous avons saisi des juges d’instruction parce qu’il faut savoir que cette plainte avait déjà été déposé auprès du parquet de Pointe-à-Pitre en juin 2024. Le parquet s’était dessaisi pour le parquet national financier. Depuis septembre 2024, un numéro de procédure avait été attribué. Et force est de constater que depuis septembre 2024, aucun acte n’a été fait.
Discrets jusqu’à présent, les plaignants ont donc décidé de relancer leur offensive
Nous avions décidé de rester dans une certaine discrétion pour permettre au parquet national financier de faire des actes de coercition, d’aller faire des perquisitions, d’aller chercher les éléments qui permettent d’étayer ces infractions. Et au final, rien n’a été fait. Donc, nous demandons aujourd’hui à ce que les juges d’instruction puissent prendre le relais pour que ces actes soient faits. Parce qu’en allant voir produit par produit les marges qui ont pu être faites, notamment par GBH, mais aussi par les autres acteurs, et bien on pourra étayer l’ensemble de ces infractions. Il s’agit aussi de faire, de mettre fin à cette impunité, cette impunité de ces grands groupes, de faire aussi en sorte que nous, Guadeloupéens, nous prenions les choses en main. Au delà de cet aspect juridique, moi j’ai envie de dire aux Guadeloupéens de boycotter tout simplement GBH, de boycotter tous ces grands groupes
Plusieurs infractions visées
La plainte vise plusieurs infractions, comme escroquerie en bande organisée et complicité, pratiques anti-concurrentielles en bande organisée et complicité ou encore faux témoignage et refus de fournir des documents sur sollicitation d’une commission d’enquête parlementaire.
Les plaignants, CGTG et MIR Guadeloupe, ont saisi aussi la Présidente de l’Assemblée Nationale.
Maître Antoine Le Scolan, avocat au barreau de Guadeloupe, porte également ce dossier :
On a retenu certaines infractions qui sont dirigées contre X, d’autres qui sont dirigées contre les entreprises CMA-CGM et GBH et leurs représentants. On a notamment une infraction qui l’infraction d’escroquerie en bande organisée. Une brochette d’infractions en droit pénal de la concurrence qu’on a retenu également. Et on a les infractions de corruption et de trafic d’influence qu’on a retenues également, qui sont dirigées contre X
Malgré la publication des comptes de GBH en janvier dernier, les plaignants attaquent aussi sur cet angle là.
Contre GBH, on a retenu l’infraction de non publication annuelle des comptes qui nous semblait importante pour lutter totalement contre l’impunité. Parce que même si GBH vient de publier ses comptes, il l’a fait en retard, donc il a commis une contravention et on aimerait s’assurer que depuis dix ans, quinze ans, 20 ans, il paye ses amendes de 1 500 € en récidive pour non publication annuelle des comptes
Enfin, une autre procédure concerne directement les dirigeants de GBH et de CMA-CGM.
On a une autre infraction qui est dirigée spécifiquement contre ces entreprises, pour le compte duquel leurs représentants ont commis ces infractions là et contre monsieur Stéphane Hayot et contre monsieur Rodolphe Saadé. Ce sont les infractions de refus de communiquer des documents à une commission d’enquête parlementaire et de faux témoignages
Les plaignants et leurs avocats attendent désormais de voir comment seront traités leurs requêtes par l’autorité judiciaire.
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