La Commission électorale indépendante (CEI) de Côte d’Ivoire a annoncé que la liste électorale provisoire sera publiée le 17 mars 2025, une décision qui suscite de vives réactions au sein de l’opposition. Après plusieurs semaines de contestation, les partis d’opposition réclament une nouvelle révision pour permettre l’inscription d’un plus grand nombre d’électeurs. Selon la CEI, la période de contentieux débutera le 22 mars, permettant aux citoyens de signaler toute irrégularité avant la validation définitive du fichier électoral.
Cette annonce intervient après l’analyse des données collectées lors de la dernière révision de novembre 2024, où près d’un million et demi de requérants ont été enregistrés, dont plus de 943 000 nouveaux inscrits. Cependant, ces chiffres sont jugés insuffisants par l’opposition, qui accuse l’institution de précipiter le processus sans garantir une transparence totale. Le Président exécutif du PPA-CI, Sébastien Danon Djédjé, fustige cette démarche et parle d’une volonté de limiter l’accès des citoyens au scrutin. Il estime que de nombreux Ivoiriens sont toujours exclus du processus électoral et exige une nouvelle révision avant l’échéance présidentielle d’octobre 2025. Pour lui, cette situation va à l’encontre du principe d’égalité devant le vote et menace la crédibilité du processus électoral.
Toutefois, du côté de la CEI, l’argument avancé repose sur le respect des délais et des textes en vigueur. Le président de la Commission, Ibrahime Coulibaly-Kuibiert, rappelle que le Code électoral ne prévoit pas de nouvelle révision systématique avant chaque présidentielle. Selon lui, organiser une nouvelle opération d’inscription massive serait logistiquement complexe et pourrait compromettre le calendrier électoral. Face à ces tensions, la publication imminente de la liste provisoire risque d’alimenter davantage le débat. L’opposition maintient la pression et pourrait saisir d’autres instances pour contester la légitimité de la démarche de la CEI. De nombreux observateurs redoutent que cette situation ne ravive les tensions politiques dans un pays où les scrutins présidentiels ont souvent été marqués par des contestations et des troubles. L’enjeu reste de taille : assurer un processus équitable et inclusif afin de prévenir toute crise post-électorale et renforcer la stabilité démocratique du pays.
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