La VIe République fait l’objet d’une nouvelle campagne de La France insoumise, au moyen d’une série de meetings débutée ce dimanche à Montpellier, et d’une pétition pour inscrire le sujet à l’agenda de l’Assemblée. « Si vous voulez vous opposer à l’autoritarisme, lutter contre les coups de force et les dénis de démocratie permanents, alors vous devez lutter contre la Ve République et pour la VIe République », a expliqué depuis la ville de l’Hérault le coordinateur de LFI, Manuel Bompard, devant environ 500 personnes, selon les organisateurs.
Ce changement de régime « vise à redonner le pouvoir au peuple, à refonder les institutions, à changer les règles du jeu », a pour sa part affirmé la députée locale Nathalie Oziol. « Les élections législatives n’ont pas été respectées. La volonté du peuple français n’a pas été respectée ». Et Emmanuel Macron « a pu être aussi irresponsable et brutalisant avec notre démocratie pour la simple raison que la Ve République le lui permet », a argumenté le député Pierre-Yves Cadalen.
Objectif de 100 000 signatures
Cette nouvelle campagne pour un changement de Constitution a pour but affiché la « convocation d’une Assemblée constituante », qui serait « élue à la proportionnelle intégrale » un peu comme aux élections européennes, a expliqué cette semaine à l’AFP Pierre-Yves Cadalen, premier signataire de la pétition avec sa cheffe de groupe Mathilde Panot. L’élu du Finistère se fixe toutefois un premier objectif plus modeste : atteindre les 100 000 signatures pour être publiée sur le site de l’Assemblée « serait déjà beaucoup », reconnaît-il, avant même d’envisager les 500 000 pour organiser un débat dans l’hémicycle. Dimanche, le compteur a dépassé les 9 000 signatures.
D’où la série de meetings programmés jusqu’en juin, avec de prochaines étapes en avril à Belfort, Roubaix, ou encore Auxerre avec Jean-Luc Mélenchon le 30 avril. Une « consultation populaire » est également prévue à partir de lundi au travers d’un « site dédié » (pourla6erepublique.fr) pour « que l’ensemble des citoyens s’implique », indique Pierre-Yves Cadalen. Les insoumis ont néanmoins quelques idées déjà arrêtées, comme l’inscription dans la Constitution du droit à mourir dans la dignité ou d’une « règle verte » donnant la primauté à l’écologie.
Pourfendeur de la « monarchie présidentielle », le parti de Jean-Luc Mélenchon – qui entend présenter un candidat en 2027 – ne propose pas de supprimer la fonction de chef de l’État, mais plutôt de rééquilibrer les pouvoirs avec notamment un nouveau « référendum révocatoire ». Par ailleurs, Manuel Bompard a proposé aux autres groupes, en particulier aux députés communistes et écologistes, de « déposer ensemble une motion de censure » contre le gouvernement de François Bayrou, mais après avoir obtenu « la garantie » de « l’ensemble des députés de gauche » de la voter.
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